Un journal français révèle que l’Etat togolais espionne religieux et opposants à l’aide d’un logiciel ultra puissant

©liinformateur.net – 03 août 2020 – 14h27 (Lomé)

C’est une révélation du journal français « Le Monde » qui replonge dans les méandres de grands films d’espionnage du genre 007 (James Bond). Tant la similitude de la méthode est saisissante avec ce qui se pratiquait dans ces films ; Le Monde révèle qu’un logiciel espion « Pegasus » a été utilisé pour espionner des opposants et des religieux. Il s’agit là d’un détournement d’objectif de ce puissant logiciel israélien dont le but premier est la lutte contre le terrorisme.

Au Togo, on connait l’attachement des autorités à la paix et la sécurité. Le pays dispose de l’une des armées les mieux entraînées en Afrique de l’ouest pour assurer l’intégrité territoriale dans un contexte de terrorisme. Cela marche bien puisque le Togo fait partie des rares pays à être à l’abri de ce fléau qui déstabilise beaucoup de ses voisins. Cette sécurité est aussi à mettre à l’actif d’un service de renseignements aux aguets pour déjouer la moindre manœuvre qui pourrait saper la quiétude des populations.

Le renseignement togolais est décrit comme l’une des plus sophistiqués ; certains n’hésitant même pas à le classer deuxième en Afrique après celui du Rwanda. Mais tout ce déploiement ne semble pas être uniquement fait pour la lutte contre le terrorisme, l’autorité a aussi un œil sur ses opposants et quelques religieux trop indépendants ; c’est du moins ce que révèle « Le Monde ».

Mgr Bénoît Alowonou, Père Pierre Marie-Channel Affognon sont nommément cités par le journal français comme cibles de ce logiciel. Le premier en tant que président de la Conférence des Évêques du Togo dont certaines sorties sont jugées trop osées, et le second en qualité de responsable du mouvement Forces vives espérance pour le Togo, pas plus tendre envers le pouvoir. « Pegasus » a réussi à infiltrer leurs conversations les plus privées via WhatsApp, dont certaines se sont retrouvées dans des forum de discussions du régime.

Les opposants ne sont pas du reste, Raymond Houndjo, un proche de Jean-Pierre Fabre, aurait aussi été la cible de cette arme numérique ainsi qu’Elliot Ohin, un des ministres positionner par l’UFC au gouvernement. S’il en est ainsi pour ceux-ci qu’on peut considérer comme des seconds couteaux, qu’en a-t-il été pour les leaders eux-mêmes ?

Nos informations nous ont permis de savoir que « Pegasus » aurait coûté 80 millions de dollars au Mexique soit 45 milliards de FCFA. C’est sans doute la partie la plus scandaleuse de l’affaire, savoir que dans ce contexte de crise socio-économique, les autorités auraient mis toute cette somme pour faire de l’espionnage contre des opposants.

Dans le camp du pouvoir, aucune réaction n’a été notée d’après le journal.

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