©liinformateur.net – 04 août 2020 – 16h27 (Lomé)

Les révélations du journal Le Monde sur l’espionnage des religieux et opposants par le pouvoir de Lomé fait délier des langues sur des pratiques qui ont court dans le pays. Gerry Taama, président du Nouvel Engagement Togolais (NET), un parti de l’opposition, vient de révéler des pratiques qui ont court au sein même de la grande famille de l’opposition. Selon ce politique, l’espionnage est pratiqué à ciel ouvert entre opposants pour le compte du pouvoir.

A la question : « sommes-nous espionnés ? », Gerry Taama répond sans détour par l’affirmative et explique même que cela daterait de bien longtemps avec diverses méthodes. Les classiques mises sur écoute, les gadgets électroniques ou par personnes interposées…, les méthodes utilisées par le pouvoir sont variées pour s’assurer le contrôle de l’information. A ces méthodes classiques, s’ajoute celle de l’espionnage par infiltration ; et en la matière, les opposants joueraient bien le rôle.

On découvre, en lisant la publication de Gerry Taama, que beaucoup de leaders politiques jouent bien au James Bond pour le compte du pouvoir. Le loup est dans la bergerie, révèle M. Taama : « tous nos partis sont infiltrés, parfois à des hauts sommets. » , écrit-il.

« Le nombre de leaders politiques de l’opposition qui font des comptes-rendus aux gens du pouvoir à l’issue des réunions est effarant. » , précise l’ancien militaire.

Dans sa volonté de garder le contrôle sur ce qui se fait par ses contempteurs, le pouvoir n’aurait donc pas hésité à s’adjuger les services de ceux qui prétendent le combattre, s’assurant toujours une longueur d’avance sur eux. Pas étonnant que les initiatives de l’opposition se soldent le plus souvent par des échecs.

Mais au-delà, cela permet de se rendre compte du manque de sérieux de ceux qui prétendent se battre pour l’intérêt du peuple. Plusieurs regroupements politiques de l’opposition ont été traversés par des affaires d’espionnage sans véritable suite. Gerry Taama lui-même a été taxé de taupe pour le compte du pouvoir au temps fort du Collectif Sauvons le Togo. On a appris récemment que le leader du CST aurait rencontré le président de la République sans en avoir avisé les autres membres.