Pétrolegate : Entre Sani Yaya et Kodjo Adédzé qui cherche à contrôler le secteur pétrolier au Togo ? (Le Médium)

©liinformateur.net – 1er décembre 2020 – 16h40 (Lomé) – Chaque jour avec son lot de surprises, de découvertes, de révélations, de contorsions administratives et de convoitises maladives en vue d’un contrôle dorénavant du secteur pétrolier dans notre pays. Tel un gibier, plusieurs personnes réparties en réseaux, à dessein, ne cessent de multiplier les stratégies et les embrouilles afin de prendre le contrôle du secteur pétrolier.

Par Crédo TETTEH : Directeur de publication de « Le Médium »

Et pour y parvenir, toutes les voies sont à explorer, même les plus ignobles, les plus sadiques et immorales car l’essentiel serait de parvenir à ses fins, des fins qui cacheraient assez de zones d’ombres, tant les acteurs penseraient jouer habilement et en toute quiétude. Ils se croiraient plus intelligents, futés, rusés et même bien outillés pour jouer à raison dans la trahison.

Une confiance vouée s’entretient en posant des actes responsables, pas en termes de convoitises mais en toute honnêteté et sans arrière-pensée.

Et décidément, cette histoire de « Petrolegate » apporte de jour en jour, son lot de surprises. Même dans le cercle fermé de ceux qui se disent « immunisés » et aux affaires. Bref, tous se cherchent et chercheraient à se tailler la part du lion.

Dans notre travail de mieux comprendre le circuit d’approvisionnement du Togo en produits pétroliers et surtout eu égard à certains « dires » allant dans tous les sens avec l’aide de multiples et dirigées boussoles, nous apprenons que les mis en cause auraient, en milieu de semaine dernière, déposé leur « droit de réponse » à qui de droit, suite au rapport d’audit, version provisoire des Inspecteurs de l’Inspection générale des finances, Messieurs Ibrahima et Tcha-Banna. C’est normal vu que les procédures le leur permettent pour non seulement la manifestation de la vérité mais surtout une meilleure compréhension du sujet.

Ainsi donc, nous avons appris que Messieurs Francis Sossah Adjakly, Fabrice Affatsawo Adjakly et Koffi Ononh-Nofoumi Kondo Comlan ont produit leurs observations sur le rapport provisoire de la mission de contrôle et de réconciliation des données de la chaine d’approvisionnement en produits pétroliers au Togo. Des observations de 63 pages avec 38 annexes adressés le 26 novembre 2020 contre décharges au ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, au ministre de l’Economie et des finances et à l’Inspecteur Général des Finances par intérim (voir facs similés).

S’agissant des observations formulées par les personnes ciblées par le rapport d’audit, dans sa version provisoire du 23 octobre 2020, si ce à quoi nous avons eu accès n’est vrai qu’à moitié, nous serions en face d’un véritable scandale d’État à savoir l’utilisation de la puissance publique par certains agents de l’État afin de nuire tout simplement à d’autres agents du même État.

Pour cette parution du jour, nous nous faisons le devoir et le plaisir de donner juste un avant-goût en exclusivité pour nos lecteurs. Ainsi, pour aujourd’hui, nous nous penchons sur la recommandation 41 du rapport d’audit, version provisoire des sieurs IBRAHIMA et TCHA-BANNA.

Que dit cette recommandation 41 ?

Que le Ministre Kodjo Adedze « ouvre » dans les livres du trésor Public un compte de dépôt au nom du CSFPPP pour loger les ressources du poste « mécanisme d’ajustement ».

Pourquoi une telle recommandation ? Nous ne saurions le dire ?

Cependant ce qui est sûr et frappant aussitôt, c’est que cette recommandation des auditeurs a été mise en application de manière EXCEPTIONELLE par les agents du Ministre Sani YAYA notamment par M. IBRAHIMA en sa qualité d’Inspecteur des Finances de classe exceptionnelle et Inspecteur général des Finances par intérim. Pourrions-nous insinuer d’une démarche pressée, pressante ou « à la togolaise » ?

Pour une meilleure compréhension de nos lecteurs, nous voudrons sacrifier à un exercice de chronologie des faits ou dans les faits.

Ceci dit :

  • Le 15 octobre 2020, M. IBRAHIMA écrit à M. Ekpao ADJABO, directeur du trésor et de la comptabilité publique, la lettre référencée 176-C-20/IGF. Dans cette lettre, M. IBRAHIMA demande à M. ADJABO d’appliquer, d’une drôle de manière, la recommandation No 41. Nous voudrions parler et comprendre français :
  • M. IBRAHIMA recommande qu’on ouvre un compte au Trésor Public mais il commence par demander qu’on ferme un compte à la BTCI.

Devrions-nous y comprendre quelque chose ?

  • M. IBRAHIMA demande que ce soit le Ministre ADEDZE qui applique cette recommandation mais avec M. ADJABO, ils se substituent au Ministre ADEDZE (ou peut-être avec son consentement) pour faire appliquer cette recommandation.

A ce stade, et vu les contradictions, n’est-ce pas donc compliqué de suivre un tel développement ?

  • Le 21 octobre 2020, M. ADJABO, le directeur du Trésor et de la comptabilité publique, écrit au directeur général de la BTCI pour lui demander de fermer le compte du CSFPPP dans ses livres et de virer plus de 350.000.000 de FCFA sur le compte du Trésor Public, TRESOR COMPTE UNIQUE.

Bien dit, mais la logique ne suit pas. Pourquoi donc ? Ils annoncent publiquement qu’ils vont faire ouvrir dans les livres du Trésor Public un compte au nom du CSFPPP et quand ils appliquent, on découvre que :

  1. Le compte n’est pas ouvert
  2. L’argent du CSFPPP vient de prendre une autre trajectoire.

Ne pourrions-nous pas insinuer sans gros risque de nous tromper que cette pratique justifierait que nombre de fournisseurs hésitent ou n’aient pas confiance dans le Trésor Public avec de telle façon de faire ? Nous nous interrogeons.

  • Le 24 octobre 2020, le rapport d’audit provisoire d’IBRAHIMA est déposé au domicile du Ministre ADEDZE et le 26 octobre 2020, il est remis aux sieurs ADJAKLY et KONDO COMLAN. Tout le monde voit le problème ?

Ce que nous notons à ce stade est que les sieurs IBRAHIMA et ADJABO ont commencé à appliquer une recommandation d’un rapport provisoire avant le dépôt de celui-ci et à la place du Ministre (ou avec son consentement) qui doit l’appliquer.

Ce qui poserait un problème et surtout sans commentaire de notre part car nous souhaiterions que les lecteurs ou observateurs puissent faire la part des choses à travers une lecture impartiale en considérant bien évidemment la CHRONOLOGIE DES FAITS que nous avons exposée.

Nous poursuivons la lecture suivie et dirigée ou l’analyse logique :

– Le 12 novembre 2020, le Ministre Sani YAYA qui serait muet jusqu’à présent entre dans la danse. Il écrit en réponse à son collègue du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation Locale :

Qu’est-ce qu’on y lit dans cette correspondance :

  1. Que Sani YAYA entérine l’application d’une recommandation d’un rapport provisoire qu’il ne lui revient pas d’appliquer et qui a été appliquée avant le dépôt du rapport qui la contient.
  • Que le fameux compte du CSFPPP dans les livres du Trésor Public n’est toujours pas ouvert au 12 novembre 2020, date du courrier du Ministre YAYA, puisque ce dernier affirme que le compte « sera ouvert dans les livres… »
  • Qu’après que ses collaborateurs « aient raclé » les 352.000.000 FCFA du compte du CSFPPP, Sani YAYA, s’alarme en demandant qu’il n’y ait pas de rupture dans l’approvisionnement. Gouverner c’est prévoir, il aurait peut-être dû y penser plus tôt, n’est-ce pas ?

En suivant ce feuilleton riche en rebondissement qu’est le sujet « Petrolegate », on aurait cru que la saga se termine ici. Pas du tout. Et tenez-vous bien !

Que lit-on dans la description de ce nouvel épisode de cette série dans le droit de réponse des ADJAKLY ?

  • Que M. ADJABO a rétropédalé et donné des instructions pour que le compte du CSFPPP à la BTCI fermé, soit rouvert.

A suivre les raisonnements et les manières d’agir, de réagir et de fonctionner au niveau du Ministère des Finances sous YAYA Sani, nous nous rendons à une évidence dont nous faisons l’économie de qualification :

  1. Le Ministre YAYA Sani envoie ses experts de l’IGF auditer une structure dans laquelle il est vice-président avec l’autorisation du Président qui n’est autre qu’ADEDZE,
  2. Avant le dépôt du rapport provisoire par les auditeurs chez ADEDZE, IBRAHIMA, patron de l’IGF et collaborateur de SANI YAYA, envoie un ordre au Directeur du Trésor Public, Ekpao ADJABO, lui ordonnant de fermer le compte du CSFPPP à la BTCI en rasant au passage les 352.000.000 FCFA qui s’y trouvaient.
  • Le Directeur du Trésor Public, ADJABO, s’empresse de racler le compte.
  • ADEDZE, Président du CSFPPP écrit à Sani YAYA, son vice-président, pour lui dire qu’à la suite de plusieurs chèques revenus impayés, il vient de découvrir à sa grande surprise la fermeture du compte du CSFPPP à la BTCI et la disparition de l’argent qui s’y trouvait.
  • Sani YAYA répond : oui, mes services ont effectivement fermé votre compte (sans vous prévenir) et pris les 352.000.000 FCFA mais ne vous inquiétez pas, promis juré, je vais créer un autre compte bientôt. En attendant, demandez à vos collaborateurs de continuer à veiller à la sécurité de l’approvisionnement.
  • Par derrière son patron Sani YAYA, Ekpao ADJABO, le Directeur du Trésor Public en total contradiction avec le courrier de ce dernier, passe derrière lui pour aller ré-ouvrir à la BTCI, le compte fermé.

Ici, il y a lieu de se demander qui au juste ordonne à qui finalement dans cette histoire aux allures des frères Dalton ou des Pieds Nickelés ?

Sani YAYA, Ministre des Finances, ADEDZE, Ministre du Commerce, IBRAHIMA, Inspecteur Général des Finances ou Ekpao ADJABO, Directeur du Trésor Public ?

Ne serait-on pas tenté de dire que : IBRAHIMA ordonne à ADJABO qui ordonne à Sani YAYA qui ordonne à Kodjo ADEDZE ?

Pour conclure sur une note un peu plus sérieuse, à l’heure du PND, quel investisseur majeur va investir dans notre pays s’il apprend que des fonds d’une entreprise privée déposée dans une banque commerciale privée peuvent faire l’objet d’opération (fermeture, tentative de prise de contrôle) par des fonctionnaires du gouvernement dans le cadre d’un audit qui n’est pas encore complété et dont les recommandations sont à la discrétion du ministère de tutelle ?

Dossier à suivre donc…

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