UFC : Gilchrist Olympio contrôle-t-il encore la barque ?
©liinformateur.net – Lomé, 25 mars 2022, 08h52 – Le parti de Gilchrist Olympio est-il en train de partir à la dérive ? La question mérite d’être posée au regard de la situation interne à cette formation jadis une référence dans l’opposition. L’élection des nouveaux membres de la CENI a encore révélé le profond malaise qui règne au sein du parti jaune, au point d’amener à se demander si le président national Gilchrist Olympio contrôle encore quelque chose dans ce qui reste du parti UFC.
Depuis l’accord dit historique qu’il a signé en 2010 avec le Rassemblement du Peuple Togolais, l’Union des Forces de Changement s’est retrouvée complètement en lambeau. Le parti tente une opération de reconstruction, mais le mal qui le ronge actuellement vient de l’intérieur. Au moins 2 courants s’affrontent pour le contrôle du parti que dirige Gilchrist Olympio.
Le fils du premier président du Togo dirige-t-il toujours la barque UFC ? Frappé par le poids de l’âge, 84ans, Gilchrist Olympio ne semble plus avoir le contrôle sur ses lieutenants. Il se joue au sein du parti une bataille de positionnement entre le camp de l’ancien ministre Elliot Ohin et celui du député Séna Alipui.
Le dépôt de la liste des candidats de l’UFC au poste de membre de la Commission Electorale Nationale Indépendante a révélé encore une fois la division. Le parti jaune s’est retrouvé avec 2 listes, l’une envoyée par l’ancien ministre, liste qui a été rejetée ; et l’autre présentée par Séna Alipui qui sera retenue. D’un côté comme de l’autre on présente les deux listes comme régulières, mais cette situation démontre qu’au sein du parti on ne se parle plus, sinon une pareille liste devait avoir été arrêtée en interne.
Que peut bien faire Gilchrist Olympio ?
Il y a nécessité de ramener de l’ordre au sein du parti qui tente aujourd’hui une opération reconquête des cœurs. Le président octogénaire va devoir jouer de tout son poids pour calmer les ardeurs des deux camps et ramener la sérénité au sein de sa formation politique. Absent du pays depuis deux ans déjà, il serait temps qu’il rentre pour apaiser les tensions, à moins que cette situation ne lui profite, mais on voit mal comment.
De nombreuses voix se sont déjà élevées pour demander que le président soit déchargé de son rôle et laisse le parti à la jeune génération, mais ce n’est visiblement pas le choix qui est fait par les premiers responsables du parti. Le parti n’a plus tenu de congrès depuis plusieurs années. Mais il urge que le calme revienne dans l’écurie, d’importants enjeux électoraux pointent à l’horizon.
En Afrique, en général, les partis politiques sont fondés et dirigés par la même personne jusqu’à son décès, ce qui sonne le glas du parti. C’est la situation que semble vivre actuellement le Comité d’Action pour le Renouveau depuis le décès de son fondateur Me Yaovi Madji Agboyibo.