Sommet : la Corée du Sud « aussi » reçoit toute l’Afrique

©liinformateur.net – Le continent africain est friand des sommets dits de haut niveau, des sommets qui réunissent des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement hors de l’Afrique. Il n’y aurait rien d’étonnant avec ces sommets s’ils étaient à l’initiative de l’Afrique, malheureusement il n’en est rien. Depuis toujours, presque tous les autres continents semblent s’intéresser à l’Afrique. On assiste aux traditionnels sommets France-Afrique ; Chine-Afrique ; Inde-Afrique ; Etats Unis- Afrique ; Russie-Afrique ; Turquie-Afrique,… et la liste est longue. Désormais, il faudra inscrire à cette liste le sommet Corée du Sud-Afrique.

Du 04 au 05 juin, les chefs d’Etats et de gouvernements se réunissent à Séoul, capitale sud-coréenne pour un nouveau sommet. Le tout premier sommet du genre entre d’un côté la Corée et de l’autre les pays d’Afrique ; et pour l’occasion, la Corée du Sud a mis les petits plats dans les grands. Une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement du continent ont fait le déplacement de Séoul pour ne pas se faire compter l’événement. Au cours de ce sommet, le sujet central devrait être « l’économie ».

La Corée du Sud s’auréole d’un développement économique fulgurant malgré son passé de pays colonisé. Le pays se veut être la quatrième économie de l’Asie et affiche de grandes ambitions notamment dans le secteur de l’industrie. Séoul a grand besoin des minerais dont le continent africain foisonne, pour ses semi-conducteurs et batteries made in Corée. Pour cela, il faut miser sur des relations à la fois multilatérales et bilatérales ; la Corée a un retard à rattraper en matière de diplomatie sur le continent.

A l’occasion de ce sommet Corée du Sud-Afrique 2024, des délégations de 48 pays font le déplacement. La Corée travaillera à renforcer ses liens bilatéraux avec de nombreux pays du Continent. Si le pari est réussi pour la Corée, il faut dire que la tenue même d’un tel sommet interroge de nombreux africains. Comment expliquer que tout le continent, soit 54 pays, puisse être déplacé par un seul pays ? En l’espèce, il s’agit de la Corée du Sud, un pays qui partage presque la même histoire coloniale avec l’Afrique.

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En 1960, la Corée du Sud était l’un des pays les plus pauvres d’Asie, loin derrière des Etats comme la Côte d’Ivoire et bien d’autres. Plus d’une soixantaine d’années après, alors que la majorité des pays du continent traine les pas, la Corée du Sud a su relever la tête pour lancer son développement. En 2022, son PIB par habitant s’élevait à plus de 32.400 dollars américains alors que celui de la Côte d’Ivoire était seulement de 2.430 dollars la même année.

Quel a été le miracle sud-coréen ou encore celui de tous les autres pays développés que les Etats africains ont du mal à expérimenter ? Telle est la principale question que se posent nombre d’africains. Ils sont de plus en plus nombreux à voir d’un mauvais œil la tenue de ces sommets entre un pays et tout un continent qui envoient ces chefs d’Etats en masse. Pourquoi aucun pays africain n’organise de tel rendez-vous surtout que les minerais et autres atouts tant convoités se situent en Afrique ?

Pour l’heure, on attend de voir les retombées de ce sommet dans les années à venir, en attendant que des Etats émergents sur le continent comme l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Ethiopie, entre autres, puissent également organiser des sommets auxquels les autres continents seraient conviés.

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