Togo – Parlement : siéger ou ne pas siéger, les FDR ont tranché

©liinformateur.net – Les FDR, Forces Démocratiques pour la République, ne siègeront pas au parlement togolais. L’unique siège remporté par le parti à l’issue des élections législatives du 29 avril dernier restera vide. Le parti a décidé de ne pas occuper ce siège pour ne pas donner une caution à la forfaiture électorale, selon leur propre propos. L’annonce a été faite par voie de communiqué sur les réseaux sociaux.

Depuis les élections législatives et la proclamation des résultats définitifs qui ont donné une très maigre moisson à l’ensemble de l’opposition avec seulement 5 sièges sur 113, la question fondamentale dans l’opinion était de savoir si l’opposition occuperait ses sièges, et si oui, pour quel impact. Si ADDI avec ces 2 sièges et la DMP avec son unique siège ont décidé d’être bien présents à l’hémicycle, l’absence de l’ANC et des FDR lors de la cérémonie d’ouverture de la session de plein droit avait été remarquée.

Le parti de Jean-Pierre Fabre annoncera quelques jours après avoir pris la décision de ne pas siéger au sein du nouveau parlement. Même si on soupçonnait un peu les FDR d’être sur la même longueur d’onde, le parti n’avait rien laissé entendre jusqu’à la publication de ce long communiqué lundi 04 juin 2024. Les FDR annoncent la couleur, tout comme l’ANC, Me Apévon n’entend pas non plus occuper l’unique siège que son parti a remporté au cours des élections.

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Dans ce communiqué, le parti ne mâche pas ses mots. Pour les FDR, les élections législatives du 29 avril 2024 n’ont été ni plus ni moins qu’un « grand bazar », affirmant que les agissements observés durant le vote ont « fait sortir les élections de leur cadre légal ». Pour les FDR, le pouvoir qui a remporté 108 sièges au parlement, voudrait juste se servir de la présence de l’opposition « comme une caution dont ils ont besoin pour leur vernis démocratique ». En conséquence, « le parti FDR décide de ne pas siéger » au parlement.  

Cette décision met une pression supplémentaire sur les 2 autres partis de l’opposition qui siègent actuellement. Du côté de l’ADDI, le professeur Aimé Gogué a expliqué qu’il ne serait pas logique de ne pas siéger compte tenu du fait que le peuple a clairement donné son mandat. Brigitte Adjamagbo pour sa part, tout en fustigeant et les élections et la nouvelle Constitution, continuera à siéger tout de même, estimant que même leur petit nombre ne les empêcherait pas de jouer leur rôle de veille démocratique.

En refusant de siéger au parlement, les deux partis devront également assumer toutes les conséquences qui découlent de cette décision. Au Togo, la répartition de certains sièges tient compte des forces en présence au sein du parlement. Par exemple, pour les sièges au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), l’oppostion parlementaire y dispose de 3. Il va va de même pour les postes au sein des Commissions Electorales Locales Indépendante (CELI) où la répartition se fait sur la même base. Peut-on se priver de siéger au parlement pour ensuite revendiquer les sièges au sein de ces institutions ?

En 2025, les togolais seront de nouveau appelés aux urnes pour les élections municipales. Il est fort probable que la CENI soit de nouveau revue à cet effet. Que feront l’ANC et les FDR au moment venu ? On le saura assez vite.

Notons que le parlement vient de valider son nouveau règlement intérieur qui est transmis à la Cour Constitutionnelle pour en assurer la conformité avec la Constitution de la 5ème République. Depuis le 06 mai 2024, le Togo s’est doté d’une nouvelle Loi fondamentale qui bouleverse le régime politique, le faisant passer d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire.

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