©liinformateur.net – C’est la pire crainte de la classe politique française qui est en train de se produire depuis dimanche 30 juin. De toute son existence, le Rassemblement National, ex-Front National, n’a jamais été aussi proche du pouvoir. Après sa victoire aux élections européennes, le RN est à deux pas de diriger un gouvernement en France. L’histoire retiendra que cela se passe sous Emmanuel Macron qui a eu l’ingénieuse idée de dissoudre le parlement au pire moment de sa carrière politique. Alors qu’il misait sur un front républicain pour faire barrage à l’extrême droite, Macron a, non seulement raté son pari, mais risque de devenir le président qui a envoyé le RN au pouvoir.

Les résultats du premier tour des élections législatives sont sans appel, le Rassemblement National arrive largement en tête avec un peu plus de 33% des suffrages, devenant du coup le premier parti politique en France. Depuis 1972, année de la fondation du parti anciennement Front National, jamais l’extrême droite n’était autant arrivée aux portes du pouvoir. Rien de tout ceci n’aurait pu être possible si Emmanuel Macron n’avait fait le pari risqué de dissoudre le parlement.

Aux lendemains des élections européennes du 9 juin dernier, élections dominées par le Rassemblement National à plus de 31% des voix, le président Français avait pris l’impopulaire décision de dissoudre le parlement dans lequel il avait une majorité très serrée. Son pari d’alors était de redonner la voix aux électeurs pour pouvoir obtenir une nouvelle majorité. Le pari était risqué pour un président devenu impopulaire au fil du temps.

Avec les résultats sortis des urnes ce 30 juin, les Français confirment leur choix du Rassemblement National et alliés qui recueillent 33,15%, suivis du Nouveau Front Populaire avec 28% ; le camp présidentiel ne recueille que 20% des voix. Le second tour aura lieu le 7 juillet prochain et permettra de connaitre la véritable configuration du prochain parlement. Mais il y a peu de doute sur la victoire de l’extrême droite, la seule inconnue sera l’ampleur de cette victoire avec une majorité absolue ou non.

Le patron du RN, Jordan Bardella a déjà fait savoir qu’il ne serait pas premier ministre si son parti n’obtenait pas la majorité absolue qui est de 289 sièges en France. Si cela se produisait, la France basculerait dans une nouvelle cohabitation entre deux personnes que tout oppose. La perspective inquiète au-delà même des frontières françaises tant la politique qu’entend mettre en œuvre le RN est plus qu’incertaine.

Connaissant ce risque, pourquoi avoir dissout le parlement ? C’est la question que se posent nombre d’observateurs. Et si tout cela était la finalité ? Le RN au pouvoir, la France pourrait faire face de façon plus énergique à certaines questions comme l’immigration sur laquelle la position du parti est connue, tandis que les gouvernements successifs de droite, de gauche et du centre actuel avaient du mal à afficher une stratégie claire. Avec les événements actuels, on peut conclure que Macron a réussi le véritable pari : mener le RN au pouvoir.

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