©liinformateur.net – 06 juin 2020 – 17h01 (Lomé)

Au Togo les élèves des classes d’examen (CM2, 3ème, première et terminale) reprennent le chemin de l’école bientôt. Ils auront quelques semaines de cours pour se remettre à niveau avant d’affronter les examens. Si la nouvelle prouve que l’année scolaire 2019-2020 sera sauve, plusieurs parents ne sont pas rassurés quant aux mesures de sécurité annoncées.

La reprise des classes vise d’abord à clôturer l’année scolaire en cours par les examens du CEPD, BEPC, Probatoire (que le Togo seul conserve encore) et le Baccalauréat. Pour toutes les autres classes de passage il a été décidé que l’année scolaire est terminée. Ainsi les écoles concernées par la reprise peuvent disposer de plus de classes libres pour y disposer les élèves concernés par le retour à l’école. Des notes ont été envoyées au personnel d’encadrement des écoles pour que des dispositions soient prises afin que les mesures barrières soient respectées dans les écoles. Distanciation sociale, lavage des mains, port de masques sont les principales prescriptions.

Ces mesures sont bien sûr salutaires mais plusieurs parents ne sont pas pour autant rassurés d’autan plus que certains notes de service envoyées aux enseignants ne disent pas les mêmes choses. « Dans une première note que nous avons reçue du ministère des enseignements primaire et secondaire, on nous demande de ne pas avoir plus de 15 élèves par classe, mais une seconde note du ministère de l’enseignement technique parle de 20 à 30 élèves par classe, on s’en tient à quoi finalement« , nous confie un enseignant confus. Cette situation ne permet pas aux enseignants de rassurer les parents qui les interrogent sur les modalités de la reprise des classes. Les parents eux-mêmes se demandent si les écoles seront désinfectées régulièrement, si le port prolongé du masque ne risque pas de causer d’autres soucis de santé à leurs progénitures et surtout si les enseignants qui vont certainement toucher les feuilles et cahiers de leurs enfants ont été dépistés à la covid-19 avant la reprise.

Ce dernier point fait l’objet de beaucoup de discussions au regard de la situation qui a prévalu au Sénégal et conduit au report sine die de la reprise des classes initialement prévue le 02 juin dernier. Les autorités sénégalaises ont dû reporter la rentrée après la découverte de cas positifs à la covid-19 parmi des enseignants à Ziguinchor. Sur 40 enseignants pris de façon aléatoire et testés, 10 sont revenus positifs ; un pourcentage très élevé qui a contraint à repousser les classes sachant que d’autres enseignants seraient porteurs du mal du siècle. Au Togo, les autorités n’ont pas annoncés si les enseignants avaient été testés avant le début des manœuvres de reprise des classes, d’où l’inquiétude de plusieurs parents que nous avons consultés.

Des informations ont fait état de la reprise des classes le 08 juin, mais à l’heure où nous écrivons cet article, rien d’officiel n’a été annoncé. « Va-t-on nous prendre par surprise et nous annoncer la rentrée des classes à deux jours ou à la veille de la date ?« , nous demande un parent. « Tant que l’autorité n’annonce rien, considérez qu’il n’y a pas de retour en classe lundi 08 juin« , lui répondons-nous avant d’ajouter : « nous ne sommes pas sûrs que les autorités prendront les parents de cours ».

Samuel Gnanhoui