Transport routier : le coronavirus a mis en berne une mesure importante

©liinformateur.net – 11 juin 2020 – 12h136 (Lomé)

La survenance de la pandémie du coronavirus n’a pas eu que des conséquences négatives sur l’économie ou le social, elle a également mis en berne ou renvoyé aux calendes grecques un certain nombre de mesures qui étaient sur le point d’être mises en application. C’est le cas par exemple pour le secteur du transport routier où une mesure phare portée par le ministre de la sécurité est complètement reléguée aux oubliettes, du moins pour le moment.

A la dernière sortie du ministre de la sécurité, le général Damehame Yark,, pour présenter le bilan des accidents de la route en août 2019, il avait été annoncé l’introduction du permis de conduire catégorie A, c’est-à-dire pour les conducteurs des engins à deux roues et les tricycles. L’annonce avait été suivie de beaucoup de grincements de dents mais le patron de la sécurité routière affichait une détermination sans faille. S’il a réussi à imposer le port obligatoire du casque, ce n’est pas le permis de conduire qu’il ne réussira pas à imposer. Il fallait limiter l’hécatombe sur les routes dont l’une des causes est l’ignorance du code de conduite surtout par les centaines de milliers de conducteurs de motos.

On avait même commencer un début d’exécution de la mesure avec les fonctionnaires de l’administration publique qui ont déposé nombreux les dossiers pour subir quelques recyclages et des examens de permis A. Du côté des autres utilisateurs des deux roues, on se bousculait également pour être aux normes, la mesure devant entrée en vigueur dès le début du mois d’avril 2020.

Sauf qu’entre temps, la covid-19 est passée par là. La découverte du premier cas au Togo en début mars et la psychose qui s’en est suivie avec l’augmentation des cas, a complètement fait oublier l’application de cette mesure. Bien sûr, pendant la gestion du coronavirus les gens continuaient de mourir dans des accidents de la circulation, mais qui avait de l’énergie à ce moment pour faire appliquer une mesure qui, à coup sûr, aurait provoqué beaucoup de mécontentement. Pour le ministre de la sécurité, il aurait été compliqué de se battre sur deux fronts : celui de la surveillance du respect du couvre-feu et des gestes barrières et celui de l’application de l’effectivité du permis A.

Le choix a été fait d’ignorer cette mesure pour l’instant où on se bat contre un ennemi invisible, mais il est fort à parier que le département de la sécurité routière reviendra à la charge. C’est aussi une question de vie où de mort, le route tue énormément au Togo, en tout cas plus que les 13 morts du coronavirus en 3 mois. Si le salut doit passer par le permis A, le ministre Yark reviendra à la charge.

354 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la circulation au Togo au cours des 7 premiers mois de l’année 2019. Cela fait une moyenne d’un peu plus de 50 morts par mois.

Samuel Gnanhoui

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