Pour une meilleure gestion des communes, Pascal Agbové s’adresse aux élus locaux
©liinformateur.net – 24 mai 2020 – 18h56 (Lomé)
Le Togo vit pleinement la décentralisation depuis presque une année déjà avec l’élection des conseillers municipaux. Mais en bientôt une année, pas grand chose n’a changé dans la gestion des affaires des communes. Pour Pascal Edoh Agbové, expert en décentralisation, il est toujours possible pour les élus locaux de rectifier le tir en adoptant certaines attitudes.
Dans un premier temps, M. Agbové rappelle aux élus locaux le rôle central qui est le leur au niveau local. « Vous êtes, à cet effet, les mandataires des citoyens de vos ressorts territoriaux. Vous êtes appelés à gérer les affaires locales« , lance-t-il à leur endroit. Ce rôle doit être assumé en permanente concertation avec les administrés locaux rappelle l’expert. Cela sous-entend de la part des élus locaux une obligation de redevabilité gage de la confiance des administrés.
À la tête de leurs différentes communes, les élus sont appelés à exécuter des projets de développement communal. Il nécessaire aux yeux de Pascal Agbové de faire en sorte que ces projets s’arriment sur les besoins locaux prioritaires et les ressources disponibles.
« Les actions à mener doivent correspondre aux priorités locales et les ressources doivent être utilisées de manière rationnelle. Vous ne devriez pas trop compter sur les moyens de l’État pour la réalisation de vos projets de développement local.« , conseille Pascal Agbové.
Celui-ci invite plutôt les élus locaux à faire des économies en réduisant les charges de fonctionnement aux profit de celles d’investissement. Ces investissements doivent se faire dans le respect strict « des procédures de passation des marchés publics« .
Étant des élus locaux issus de diverses chapelles politiques, ces derniers sont invités à travailler de manière concertée en recherchant au maximum « le compromis au lieu du vote« .
« Les Maires sont priés de ne pas trop imposer les décisions des formations politiques dont ils dont ils sont issus aux autres élus« , ajoute M. Agbové.
Et pour une meilleure mobilisation des ressources endogènes, l’expert en décentralisation recommande aux élus, hormis ceux des préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé, « l’intercommunalité« . Ils pourront ainsi, pense-t-il, « entreprendre certaines actions ensemble afin de réduire ou de partager les coûts des investissements à réaliser« . Par la transparence dans les gestion, la participation citoyenne serait au rendez-vous des actions de développement communautaire.
Sur la base du découpage territorial, le Togo compte 117 communes avec plus de 1.500 élus locaux. Ces derniers ont pris fonction à l’issue des élections municipales de juin et août 2019.