Sur les routes, les chauffeurs font la loi et défient les autorités en appliquant leurs propres prix
©liinformateur.net – 15 juin 2020 – 16h45 (Lomé)
C’est la confusion totale dans la fixation des tarifs de transport routier au Togo depuis quelques jours, ceux qui ont eu à faire l’expérience d’un transport à Lomé ou entre Lomé et l’intérieur du pays l’ont vécu amèrement. Les prix ont triplé voire quadruplé sur certains trajets. Cela se passe malgré une décision du gouvernement qui maintient inchangé les tarifs de transport.
S’il est vrai que la pandémie du coronavirus a obligé l’autorité à limiter le nombre de passagers par véhicule, il est aussi vrai que les prix des produits pétroliers ont connu une baisse considérable en l’espace d’un seul mois au Togo. Et c’est fort de cette deuxième raison que l’autorité, de concert avec les syndicats des transporteurs a décidé de garder inchangé les tarifs des transports au Togo. Mais c’est sans compter avec l’humeur des transporteurs qui ont décidé d’appliquer leur propre prix.
Selon certains témoignages, sur la voie Lomé-Kpalimé par exemple, au lieu des 1.900 francs CFA, les chauffeurs exigent jusqu’à 4.000 francs des passagers. Le député Gerry Taama a été également témoin de la situation qu’il a dénoncé dans une publication. Ce sont désormais les chauffeurs qui font la loi sur les routes en imposant leurs propres tarifs au motifs qu’ils sont obligés de faire des comptes à leur patron et que la limitation du nombre de passagers par véhicule ne les arrangeait pas.
Si l’argument tient, on peut considérer que l’attitude des chauffeurs procède d’une mauvaise foi dans la mesure où leurs syndicats ont participé aux discussions avec l’autorité où il a été décidé du maintient des tarifs. Pourquoi alors n’avoir pas posé le problème en ce moment et punir les voyageurs aujourd’hui avec des prix hors de portée ? Sur quoi se fondent ces chauffeurs pour appliquer les prix comme ils le font ?
Il urge que le l’autorité puisse rapidement mettre fin à la pagaille car une flambée des prix du transport a des répercussions fâcheuses sur les prix des denrées surtout alimentaires ; pour une population déjà très éprouvée par la crise sanitaire et dont le pouvoir d’achat est complètement au rabais, la vie risque d’être plus dure s’il faut payer plus cher les produits alimentaires.