Agbéyomé Kodjo joue à se faire peur
©liinformateur.net – 11 juillet 2020 – 20h24 (Lomé)
L’ancien premier ministre togolais Agbéyomé Kodjo serait donné dans le maquis par peur pour sa vie. L’homme croit dur comme fer qu’il y a un plan d’élimination de sa personne, plan ourdi par le pouvoir togolais. Et pour la seconde fois de sa vie, il a préféré se mettre à l’abri.
Difficile de dire si effectivement un plan a été concocté pour éliminer physiquement le candidat malheureux de la dernière présidentielle, mais tout porte à croire qu’Agbéyomé Kodjo joue à se faire peur tout seul.
Tout est partie d’une nouvelle convocation envoyée à trois membres de la dynamique Mgr Kpodzro : Agbéyomé Kodjo, Fulbert Attisso et Marc Mondji. La convocation émane du doyen des juges d’instruction qui a ouvert une information contre quelques membres de la dynamique pour faits délictueux. Après avoir déclaré qu’il ne se présenterait pas à cette nouvelle convocation, M. Kodjo a argué de l’existence d’un projet visant à l’éliminer. Dans la même journée, l’homme est donné maquisard. Info ou intox ? Difficile à dire mais il demeure injoignable pour l’heure.
Pourtant Agbéyomé Kodjo n’était pas le seul à être convoqué ce vendredi 10 juillet, pourquoi c’est lui seul qui serait éliminé physiquement s’il se rendait à la convocation ? Des trois convoqués, Fulbert Attisso est le seul à s’être présenté devant le juge et l’homme est ressorti libre comme l’air quelques heures après. De ses propres déclarations, la séance n’avait rien de musclée ni de stressant. Il n’a répondu qu’à quelques questions de routine liées aux accusations dont ils font l’objet. Alors à quel moment Agbéyomé Kodjo a-t-il eu l’information d’une élimination de sa personne s’il se rendait dans les bureaux du doyen des juges d’instruction ? Qui serait suffisamment « stupide » pour s’en prendre à quelqu’un qui est arrivé second à une présidentielle et qui prétend en être le véritable vainqueur ?
Bref il se pose tellement de questions qui légitiment le doute sur la thèse que développe Agbéyomé. Il ne s’agit pas de banaliser des informations peut-être sérieuses sur un projet d’attentat à la vie de quelqu’un, mais le doute raisonnable est permis. Tout porte à croire que les craintes d’Agbéyomé Kodjo sont exagérées et un brin infondées. L’animal politique jouerait plutôt à se faire peur.
Si Agbéyomé a vraiment pris le maquis, il rejoindrait la liste de tous ces opposants qui préfèrent vivre à l’extérieur pour divers motifs. Il s’agira aussi là d’une belle opportunité pour présenter le régime de Faure Gnassingbé comme allergique aux voies discordantes.