©liinformateur.net – Lomé, 26 août 2021, 12h32 – Le gouvernement togolais a décidé de la gratuité des frais d’inscription et de scolarité pour les collèges et lycées d’enseignement public pour le compte de l’année scolaire 2021-2022. La mesure est présentée comme devant soulager les populations face aux difficultés générées par la crise sanitaire liée au covid-19. Mais le succès prévisible de cette mesure risque de provoquer une situation insoutenable pour les écoles publiques ; devant ce fait, le ministre des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat Dodzi Kokoroko, appelle les responsables d’établissements à la prudence.

Les écoles publiques au Togo font face à chaque rentrée scolaire à des demandes d’inscription toujours en nombre. Tous les établissements publics croulent sous des effectifs pléthoriques, une situation qui risque de s’aggraver avec la mesure de gratuité des frais d’inscription et de scolarité pour les collèges et lycées publics décidée par le gouvernement en fin de semaine dernière. De nombreux responsables d’écoles publiques avaient déjà commencé par tirer la sonnette d’alarme face à ce risque. Le ministre Kokoroko vient de réagir.

Dans une note de service parue mercredi 26 août 2021, le professeur Dodzi Komla Kokoroko se veut plus explicite quant à l’application de cette mesure sociale sur le terrain. Ainsi, l’école publique sera entièrement gratuite pour l’année scolaire 2021-2022 mais cela ne signifie pas qu’il y aura de la place pour toutes les demandes.

« Pour gérer convenablement les éventuels afflux d’apprenants, il est demandé à chaque chef d’établissement de mettre en place une commission d’étude de dossiers qui, tout en respectant les principes d’équité sociale et de genre, se chargera de recruter les élèves en fonction de leurs mérites et des places disponibles dans le contexte sanitaire de covid-19 » , écrit le ministre dans sa note.

En d’autres termes, il n’y aura pas de places pour tout le monde à la rentrée scolaire prochaine dans les collèges et lycées d’enseignement public. Dodzi Kokoroko acte ainsi une situation que l’on connait tous, l’insuffisance criarde de places dans les écoles publiques pour absorber la demande.

C’est à se demander si la mesure sociale décider va réellement profiter aux parents dont les enfants n’avaient pas de places dans les écoles publiques auparavant. En tant normal, les élèves des collèges et lycées d’enseignement public payent des frais de scolarité forfaitaires estimés entre 5.000 et 8.000f cfa. Malgré cela, de nombreux élèves étaient refoulés faute de places disponibles. La situation de gratuité décidée ne va sans doute rien arranger à ce fait dans la mesure où cela n’a pas été suivi de construction de nouvelles infrastructures scolaires pouvant accueillir l’afflux.

Notons qu’il y a quelques années, le gouvernement togolais avait également pris la décision de rendre le pré-scolaire et le primaire totalement gratuits pour les apprenants. La mesure avait également été suivie par un afflux de nouveaux apprenants que les responsables d’établissements publics ont du mal à juguler jusqu’à présent.