Burundi : Évariste Ndayishimiyé attendu sur plusieurs chantiers importants

©liinformateur.net – 18 juin – 17h50 (Lomé)

Le général Évariste Ndayishimiyé a pris fonction jeudi 18 juin à la tête du Burundi. Vainqueur de la dernière présidentielle, il incarne l’espoir d’un renouveau dans la conduite des affaires du Burundi. Le nouveau président va devoir faire face à d’importants chantiers.

La prise de fonction du nouveau président du Burundi se fait de manière avancée par rapport au calendrier normal en raison du décès de son prédécesseur et mentor Pierre Nkurunziza dont le mandat court jusqu’en août prochain. La période d’intérim prévue par la constitution burundaise n’a pas été respectée en raison d’une décision de la Cour constitutionnelle qui a jugé que l’intérim n’était pas nécessaire pour le fait que l’objet de l’intérim qui est l’organisation d’une nouvelle présidentielle n’existait plus.

Par ailleurs la majorité présidentielle est secouée par des dissensions entre hauts dignitaires et généraux depuis le décès de Nkurunziza le 08 juin dernier. Le pouvoir n’a pas voulu « tenter le diable » en ouvrant la voie à un intérim qui aurait pu donner lieu à des troubles.

M. Ndayishimiyé est un pur produit du CNDD FDD, le parti au pouvoir. Il a promis inscrire son action dans la continuité de celle de son prédécesseur mais pour nombre d’observateurs, il a intérêt à s’ouvrir. Le Burundi fait partie des pays les plus pauvres du monde, selon des chiffres de la banque mondiale, 75% des burundais vivent en deçà du seuil de pauvreté. Lors de sa campagne Évariste Ndayishimiyé a promis s’attaquer vigoureusement à la pauvreté et relever le niveau de l’économie du pays. Pour y arriver il aura besoin du retour des investisseurs étrangers.

Un autre chantier important auquel il doit devoir s’attaquer, les droits de l’homme. Sous son prédécesseur le Burundi a reculé en matière de respect des droits de l’homme. 1.200 personnes avaient été tuées en 2015 et 400.000 ont fui le pays lorsque le président Nkurunziza a voulu se donner un troisième mandat jugé illégal. La plupart des opposants vivent en exil, les médias subissent une chape de plomb ; le nouveau chef de l’Etat a montré dans son discours d’investiture des signes d’ouverture. Il a invité les burundais en exil à rentrer au pays.

Enfin, un dernier chantier, la situation sanitaire dans le contexte du coronavirus. Pierre Nkurunziza s’était réfugié dans un déni de la réalité arguant d’une protection divine sur le pays. Plusieurs médecins sous couvert de l’anonymat affirment que la situation est grave et le pays enregistre des dizaines de morts. Évariste Ndayishimiyé devra se départir de cette posture et faire face à la réalité. On attend de lui un important investissement dans le secteur de la santé et de l’éducation.

Évariste Ndayishimiyé va diriger le Burundi pour les 7 prochaines années. Aucune date n’a encore été annoncée pour les obsèques de Pierre Nkurunziza

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