Couvre-feu des 24 et 31 décembre : les leaders religieux se sont-ils faits avoir ?

©liinformateur.net – 08 décembre 2020 – 05h56 (Lomé) – Les ministres de l’administration territoriale, de la culture et le coordonnateur de la cellule nationale de gestion de la riposte contre le covid-19 ont rencontré les maires des 13 communes du grand Lomé et les responsables des regroupements religieux lundi 07 décembre. La rencontre a été l’occasion de faire connaître les décisions du gouvernement pour des périodes de fêtes sans flambée de contamination du covid-19. On retient simplement qu’un nouveau couvre-feu a été décidé pour le grand Lomé entre le 18 décembre et le 03 janvier 2021. Mais particulièrement les réveillons des 24 et 31 décembre n’auront de réveillon que de nom, d’où l’impression que les pasteurs et prêtres se sont faits avoir.

Il est de coutume que les 24 et 31 décembre, les chrétiens se retrouvent dans la présence du seigneur pour un réveillon jusqu’au jour suivant. Ainsi, le 24 décembre, l’office couvre toute la nuit pour s’achever le 25, jour de la célébration de la nativité du Christ. Pour le 31 décembre, cette tradition est encore plus sacrée.

En fait, l’office religieux du 31 décembre n’est pas juste une célébration ordinaire comme celle d’une soirée de messe ou de culte ou celle d’un dimanche. Il s’agit avant tout de vivre le passage à l’année nouvelle dans la présence de Dieu. Habituellement les célébrations débutent après 10 heures du soir pour vivre les dernières minutes de l’année qui s’achève et les premières de celle qui commence en prière et en communion avec les frères et le seigneur. Elles s’achèvent entre 2 et 4 heures du matin du 1er janvier.

On a donc du mal à comprendre cette décision du gouvernement de limiter les messes et cultes des 24 et 31 décembre entre entre 18 et 20 heures. Qu’est-ce que le gouvernement craint pour ces 2 journées s’il laissait les célébrations se dérouler aux heures normales ? Et comment les leaders religieux n’ont-ils pas pu s’imposer sur ce point précis ?

Dans le grand Lomé, les bars, restaurants et autres lieux de réjouissance seront fermés entre 18h et 06h du matin lors de la période de couvre-feu selon l’annonce du gouvernement. Ainsi il est quasi certain que les rues seront vides faute de lieu de réjouissance. Alors pourquoi ne pas laisser les chrétiens célébrer les offices religieux aux heures normales de réveillon et rentrer ensuite tranquillement chez eux ?

C’est quelque fois ahurissant de découvrir avec quelle facilité les leaders religieux cèdent à toutes les décisions du gouvernement sans chercher à obtenir des concessions. Lutter contre le covid-19 oui mais il faut éviter aussi de donner l’impression qu’on prend des mesures restrictives qui ne tiennent pas compte de certaines réalités.

Depuis la réouverture partielle par endroit et totale par ailleurs des lieux de culte, les chrétiens ont fait montre d’une discipline qui devrait en principe plaider en leur faveur pour les 24 et 31 décembre, mais on a l’impression qu’ils continuent d’être les victimes expiatoires du covid-19.

2 thoughts on “Couvre-feu des 24 et 31 décembre : les leaders religieux se sont-ils faits avoir ?

  1. À en croire les derniers chiffres rendus public, il s’est constitué à Lomé de nombreux nid de contagion au COVID-19.

    Les veillées de prières, de louanges, de recueillement ou de réjouissances publiques sont entrées dans les traditions lors des célébrations de fêtes de fin d’année mais est-il sage de réduire à néant les sacrifices consentis au cours des 8 derniers mois pour faire droit à la tradition ?

    Les moments de réjouissances populaires offrent (heureusement d’ailleurs !) des occasions de rapprochement humain qui contraste avec la distanciation sociale.

    À l’instar d’autres pays d’Afrique et du monde, pourquoi ne pas faire preuve d’inventivité et d’ingéniosité en utilisant les NTIC (Nouvelle technologie d’information et de communication) pour permettre aux populations de rester virtuellement en contact durant les monent de fêtes de fin d’année ?

    Les opérations de téléphonie et le gouvernement ne peuvent-ils pas rendre gratuit les appels téléphoniques et les connexions internet durant la période de fêtes d’année ?

    Bonnes et heureuses fêtes de fin d’année à toutes et à tous.

    AKP

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