Covid-19 : l’Afrique va-t-elle aussi interdire l’hydroxychloroquine ?
©liinformateur.net – 27 mai 2020 – 16h12 (Lomé)
Une étude scientifique publiée dans la revue Lancet pointe l’inefficacité de l’hydroxychloroquine dans le traitement du coronavirus. L’étude va même plus loin en relevant des effets néfastes que ce médicament pourrait occasionner sur les malades notamment des problèmes cardiaques. Il n’en fallait pas plus pour que Paris interdise par décret l’usage de ce médicament.
Par décret pris en conseil des ministres, l’usage de l’hydroxychloroquine dans le traitement des patients atteints du nouveau coronavirus est désormais proscrit. Cette décision a été prise après la publication d’une étude dans la revue scientifique Lancet qui conclut à l’inefficacité du médicament sur le virus. Défendue et popularisée comme traitement par le professeur Didier Raoult dès les premiers cas de coronavirus en France, la chloroquine est désormais interdite en France sans qu’aucun traitement n’ait été validé à ce stade pour le substituer. Didier Raoult dénonce les conclusions de cette étude qu’il qualifie de « bêtise » et affirme qu’il continuera à utiliser l’hydroxychloroquine dans son protocole thérapeutique malgré le décret d’interdiction.
Mais la décision de la France d’interdire ce médicament dans le protocole thérapeutique risque de faire tâche d’huile loin de Paris et notamment en Afrique. Déjà que la plupart des états africains ont intégré ce traitement dans leur protocole thérapeutique après les révélations du professeur Raoult qui avait entraîné la décision de la France de recourir à ce médicament. On se doute bien aujourd’hui que son interdiction en France risque d’être suivi par beaucoup de pays africains.
Aucun traitement n’a encore fait l’objet d’homologation de la part de l’OMS contre le coronavirus mais l’hydroxychloroquine était abondamment utilisée par beaucoup de pays. Le Covid Organics, un remède développé par Madagascar, est présenté comme efficace contre la maladie mais l’OMS se refuse à le valider. Certains pays dont le Togo sont tout de même en train de l’expérimenter. Si l’hydroxychloroquine associée à l’azytromicine est abandonnée, nombre de pays risque de se retrouver sans autre forme de traitement que les vitamines C et d’autres médicaments pour soulager les symptômes des malades.
L’étude Lancet ne fait toutefois pas l’unanimité en France, en dehors du professeur Didier Raoult, Philippe Douste-Blazy, un autre médecin n’épouse pas la thèse développée dans cette étude. Il évoque même une étude qui serait commanditée par des lobbies pharmaceutiques.