©liinformateur.net – 09 juin 2020 – 08h12 (Lomé)

Réclamé par plusieurs personnes depuis quelques semaines, le port du masque est rendu désormais obligatoire au Togo. Ainsi en a décidé le gouvernement qui a annoncée dans la foulée la levée totale du couvre-feu et la fin du bouclage des villes. Mais pour éviter toute interprétation erronée, il urge que le gouvernement reprécise la mesure du port de masques.

Depuis plusieurs semaines, et alors que le port de masques n’était que « recommandé » pour la population, des éléments de la Force Sécurité Anti-pandémie (FOSAP) obligeaient déjà des gens à les porter et s’ils n’en avaient pas sur eux, ils étaient obligés d’en acheter séance tenante. Plutôt une bonne chose, est-on tenté de dire. Sauf que l’application aveugle des mesures prises dans le cadre du coronavirus a conduit à des dérives mortelles dans bien des cas. Aussi, annoncer que le port de masque devient obligatoire pour tous pourrait à nouveau donner lieu à des bavures si le gouvernement ne donne pas des précisions utiles à l’intention surtout de ceux qui sont chargés de faire respecter la mesure.

Entre autres précisions importantes à apporter par le gouvernement, faire comprendre que le port de masque n’est indispensable qu’en public. Cela devrait paraître évident qu’un citoyen seul dans sa voiture ou sur sa moto n’a nul besoin de porter un masque, il ne représente aucun danger pour personne et personne ne représente de danger pour lui. Plusieurs fois on a vu les forces de sécurité sermonner un conducteur, seul dans sa voiture, qui n’a mis son masque qu’à la vue des éléments des forces de sécurité. Quoi de plus normal ! Mais visiblement certains éléments de la FOSAP n’y comprenaient rien quand les personnes interpellées tentaient de leur expliquer qu’elles n’avaient pas besoin de mettre de masque quand elles sont seules.

C’est donc une autre étape de sensibilisation que le gouvernement doit envisager non seulement à l’endroit des populations pour qu’elles se munissent systématiquement de leur masque en sortant de chez elles et les porter en public, mais aussi et surtout à l’endroit des forces de sécurité pour qu’elles comprennent que la violence ne doit plus être de mise à cette étape de la lutte contre le coronavirus. La pédagogie et la compréhension doivent être privilégiées vis-à-vis des populations. Un compatriote esseulé qui s’est muni de son masque mais ne le porte pas ou la baissé sous le menton n’a pas encore mis en danger la vie des autres. Le contrôle ne doit être strict que quand les gens sont en public notamment dans les endroits où se tiennent au moins deux personnes.

Samuel Gnanhoui