Deux raisons qui pourraient expliquer le retrait du CAR du CNAP
©liinformateur.net – (Lomé, 03 février 2021, 15h01) – Le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), parti du feu Me Yaovi Agboyibo, a décidé de se retirer de la Concertation Nationale des Acteurs Politiques (CNAP). Ce cadre de discussion a été mis sur pied à l’issue des échanges lors de la seconde rencontre préparatoire des élections régionales. Mais les travaux vont désormais se poursuivre sans le CAR qui a décidé de claquer la porte de ces discussions.

Pour les responsables du parti, les propositions qui ont été formulées par le CAR portant notamment sur l’inscription au menu des discussions du contentieux électoral n’ayant pas été retenues, il n’y a plus besoin de poursuivre sa participation aux travaux du CNAP. Loin d’être une position de circonstance, le départ du CAR du CNAP pourrait se justifier par 2 raisons bien calculées.

D’abord l’opposition togolaise se retrouve aujourd’hui complétement en lambeaux après la présidentielle du 22 février 2020. Ni les traditionnels radicaux ni les habituels modérés n’ont su tirer leur épingle du jeu ; suite à cela, plusieurs partis ont préféré rentrer dans les rangs et abandonner un radicalisme béat qui n’a fait que les plonger dans des stratégies dans but.

L’aile dure de la politique togolaise n’existe plus. Afficher donc une position radicale face au pouvoir pourrait permettre au CAR de se repositionner sur l’échiquier. Ainsi, en claquant la porte au CNAP sur des questions de contentieux électoraux qui occupent une partie de l’opinion, le CAR semble chercher à conquérir un terrain abandonné. Le CAR se verrait bien occuper la position qui a permis naguère à d’autres partis de tenir la vedette de l’opposition.

Mais une deuxième raison pourrait aussi expliquer l’attitude du parti des déshérités.

Depuis le décès de l’emblématique président fondateur, le CAR se retrouve à la croisée des chemins. Me Agboyibo a toujours été l’idéologue, le maître à penser de ce parti. Sans lui, il faut bien que le parti redéfinisse son identité sur l’échiquier politique. Le CNAP est donc une occasion toute trouvée par une aile plutôt dure du parti pour afficher ses intentions.

Toutefois, le départ du parti des discussions avec Payadowa Boukpessi risque d’être un non-événement puisque les discussions se poursuivront certainement sans lui. D’ailleurs les autres partis politiques se feront une joie de répondre aux futures invitations du ministre de l’administration territoriale.

GSK

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