Encore une sortie de la Conférence des Évêques du Togo qui ne va pas plaire au pouvoir de Lomé
©liinformateur.net – 19 juin 2020 – 17h13 (Lomé)
Les évêques en général et ceux du Togo en particulier sont connus pour leur franc-parler, ils viennent encore d’en faire la démonstration à travers leur dernière sortie en date. Sans complaisance la Conférence des Évêques du Togo a abordé les diverses questions touchant à la vie spirituelle, sociopolitique, sanitaire et sécuritaire du pays. Sur le plan politique, l’appréciation de la CET de la dernière présidentielle ne devrait pas laisser indifférent au sommet de l’Etat.
Pour la Conférence des Évêques du Togo, la présidentielle du 22 février 2020 dernier a été tout sauf transparente ; une appréciation qui apporte de l’eau au moulin d’Agbéyomé Kodjo.
« Les Évêques ont observé, à regret, qu’à l’image des autres élections qu’a connues notre pays, celle de février 2020 a été marquée par de nombreuses irrégularités » écrivent-ils dans leur communiqué final.
Les évêques pointent du doigt l’absence de réformes sérieuses du cadre électoral, l’ingérence du militaire dans les affaires politiques, l’inféodation des pouvoirs législatif et judiciaire à l’exécutif, la corruption et l’impunité comme étant les causes profondes des « tensions » persistantes au Togo.
Les observations des évêques du Togo sur la dernière présidentielle contrastent totalement avec celles des nombreuses missions d’observation électorale qui étaient présentes et qui ont toutes unanimement salué une élection « crédible et transparente » aux normes internationales. La question qui se pose est également de savoir sur quelle base la Conférence des Évêques du Togo porte-t-elle ce jugement sur la présidentielle alors que le Conseil Épiscopal Justice et Paix, une des associations de la CET, n’a pas été autorisé à observer le scrutin ?
Samuel Gnanhoui
Trop tôt, ou trop tard?