©liinformateur – (Lomé, 04 mars 2021, 17h14) – Enseignants vacataires à l’Université de Lomé, une activité qui peut paraitre bien grande à première vue, mais qui cache en fait un calvaire pour ceux qui l’exercent. Le quotidien des enseignants vacataires de l’université de Lomé, la plus grande du Togo, est très peu enviable. Honoraires payés en retard, aucune protection sociale ni statutaire, charge de travail importante… le vacataire a l’impression de n’être pas considéré à sa juste valeur. Conséquences : frustration, négligence et précarité ; pour y remédier, un Cadre de Réflexion et d’Actions des Enseignants Vacataires de l’Université de Lomé est en gestation.

D’après nos informations confirmées de diverses sources, les honoraires des enseignants vacataires sont versés dans le meilleur des cas « après un semestre de cours assumés, et ce qui fait généralement plus de 6 mois« , selon les propos d’une de nos sources qui a préféré s’exprimer sous couvert d’anonymat. Les représailles seraient importantes s’il s’avisait à s’exprimer à visage découvert. Représailles de la part de qui ? Personne n’ose citer de noms mais c’est une véritable peur qui tétanise ces enseignants vacataires que nous avons interrogés.

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Pour nombre d’entre eux, la situation du vacataire est alarmante s’il n’a pas d’autres sources de revenus. Sans statut clair et sans protection ni assurance, l’enseignant vacataire de l’Université de Lomé est un peu livré à lui-même et vit avec ce sentiment de n’être pas valorisé alors que son travail est aussi important pour la vie universitaire.

« Avec les nouvelles exigences de cours en ligne, les vacataires sont sollicités autant que les enseignants recrutés, mais ne sont accompagnés en rien du tout » , lâche un autre enseignant vacataire de la faculté des langues, docteur de son état, qui se plaint aussi du manque de cadre de concertation avec les autorités universitaires. Pour provoquer ce dialogue, un cadre de réflexion est en passe d’être mis sur pied.

Il s’agit du Cadre de Réflexion et d’Actions des Enseignants Vacataires de l’Université de Lomé (CRAEV/UL) dont l’objectif sera d’œuvrer « pour un cadre d’échange avec les autorités universitaires pour une réflexion constante sur les conditions de travail des enseignants vacataires » , à en croire les explications des initiateurs qui s’expriment toujours sous anonymat. Pour l’heure, plusieurs enseignants vacataires rejoignent déjà l’initiative mais les réticences sont encore nombreuses, la peur des sanctions étant encore très présente.

Aucune date n’est communiquée pour le lancement officiel du cadre de réflexion mais les initiateurs se veulent rassurants sur son imminence.