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Guinée/Moussa Dadis Camara : Une grâce présidentielle mal vue

©linformateur – Le capitaine Moussa Dadis Camara est un homme libre depuis quelques jours. Condamné à 20 ans de prison pour son rôle dans le massacre du stade du 28 septembre 2009, il vient de bénéficier d’une grâce présidentielle après seulement 8 mois de prison. Les autorités guinéennes avancent des raisons de santé pour justifier cette décision, du côté des victimes on ne cache pas le mécontentement.

Moussa Dadis Camara, ancien président de la Guinée, avait été reconnu coupable de crime contre l’humanité pour son rôle dans le massacre du stade du 28 septembre. Ce jour-là une manifestation de l’opposition a été violemment réprimée dans le sang par les militaires fidèles à l’ancien putschiste. Le bilan est très lourd, au moins 156 personnes avaient été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d’autres blessées ; au moins 109 femmes avaient également été violées.

Après moult tractations, un procès a finalement eu lieu en 2024 suivi d’une condamnation à 20 ans de prison ferme pour l’ex-dirigeant. Huit mois après le prononcé de ce verdict historique, le général Mamadi Doumbouya vient donc d’accorder une grâce à Moussa Dadis Camara à travers un décret qui parle de raison de santé.

« Sur proposition du garde des Sceaux, ministre de la Justice, une grâce présidentielle est accordée à M. Moussa Dadis Camara pour raison de santé », indique le décret lu à la télévision nationale par le porte-parole de la présidence, le général Amara Camara, dans la soirée du vendredi 28 mars.

Une grâce pour des raisons politiques

Moussa Dadis Camara est très populaire dans sa région d’origine la Guinée forestière. A quelques mois d’une présidentielle dont le général Doumbouya sera sans doute candidat, beaucoup d’observateurs voient derrière la décision de grâce une manœuvre politique pour gagner les voix des électeurs de la Guinée forestière.

Pour les victimes de ce massacre, cette grâce est vécue comme un coup dur car elle consacre l’impunité dans ce pays politiquement instable. Les arguments de santé sont balayés d’un revers de la main d’autan que M. Dadis Camara n’a jamais montré une santé fragile durant son procès qui a duré plusieurs mois.

Président éphémère de la Guinée entre 2008 et 2009 après le décès du général Lansana Kouyaté, M. Dadis Camara s’est plus illustré par ses « shows » médiatiques dans lesquels ils se mettaient en scène de manière peu conventionnelle avant d’être victime d’une tentative d’assassinat par son ancien aide de camp du nom de Toumba. Lui également a écopé d’une lourde peine à la suite de ce procès.

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