La Cédéao se complaît toujours dans son rôle de sapeur-pompier

©liinformateur.net – Lomé, 18 septembre 2021, 08h12 – La Cédéao (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) s’est réunie le 16 septembre dernier pour se prononcer sur les cas du Mali et surtout de la Guinée Conakry où un coup d’état a renversé Alpha Condé depuis deux semaines déjà. Les chefs d’Etat de la communauté ont choisi l’aile dure face à ces deux pays, distribuant menaces à volonté au cas où les conditions de la transition ne sont pas respectées. Une ligne dure qui sonne mal pour les populations de la communauté qui peinent à comprendre le peu d’anticipation dont font montre ces chefs d’Etat, préférant se complaire dans un rôle de sapeur-pompier.

« Gouverner c’est prévoir » , cette assertion est connue de tous mais toujours peu concrétiser par les dirigeants de l’espace communautaire. Dans le cas de la Guinée, depuis qu’Alpha Condé a commencé par manifester des envies de modifier la loi fondamentale de son pays pour briguer un troisième mandat, la Cédéao est restée dans un mutisme coupable, préférant s’abriter derrière le principe de la souveraineté des Etats.

Dix mois après avoir obtenu ce mandat controversé, les militaires ont cru bon de revenir à la charge pour mettre fin à ce qu’ils appellent « désordre » au sommet de l’Etat. Une telle situation était prévisible et malheureusement les chef d’Etat semblent n’avoir rien anticiper.

Comment comprendre leur silence quand un dirigeant manifeste des velléités de retoucher à la Constitution pour ses ambitions personnelles et surtout qu’il n’hésite pas à tuer son propre peuple pour parvenir à une telle ambition ? Et comment alors expliquer leur fermeté affichée une fois que des militaires décident d’intervenir dans le jeu politique pour stopper une dérive autoritaire ? Depuis quelques années, la Cédéao semble se complaire dans son rôle de sapeur-pompier, préférant toujours jouer au médecin après la mort plutôt que d’anticiper et éviter des situations pareilles.

C’est à raison que les chefs d’Etat ont été accueilli par des hués lors de leur passage en Guinée et que les maliens aussi ont manifesté contre cette Cédéao qui semble de plus en plus s’éloigner de la Cédéao des peuples pour une Cédéao des chefs d’Etat. Il n’est pas trop tard pour réformer cette organisation et afficher des principes clairs surtout en ce qui concerne les envies de nombreux dirigeants de modifier leur constitution par pure caprice.

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