Le Burundi se prépare à sa première alternance depuis 15 ans
©liinformateur.net – 20 mai 2020 – 22h57 (Lomé)
Les Burundais se sont rendus aux urnes mercredi 20 mai pour les élections générales (présidentielle, législatives et municipales). La présidentielle a vu s’afronter six candidats dont les deux principaux challengers, Evariste Ndayishimiyé et Agathon Rwasa. L’absence dans ce jeu politique du président sortant indique que le pays va vivre une alternance quelle que soit l’issue du scrutin.
A la clôture des bureaux de vote à 16h00 TU, la commission électorale annonçait « une forte participation » sans toutefois donner de chiffres clairs. Une chose est sûre les bureaux de vote n’ont pas désempli malgré le contexte de covid-19.
Les résultats de ces élections ne sont pas attendus avant le début de la semaine prochaine mais il y a une certitude à ce stade c’est que le Burundi connaîtra un changement à la tête du pays. Le président sortant Pierre Nkurunziza au pouvoir depuis 2005 a décidé de passer la main. Pour cela il a choisi comme dauphin un de ses plus proches, le général Ndayishimiyé, 52 ans.
L’élection présidentielle se joue donc entre lui et l’opposant Agathon Rwasa, 56 ans, du Conseil National pour la Liberté (CNL). Ce dernier a dénoncé tout au long de la campagne et de la journée de vote, des entraves et les pressions à l’encontre de ses assesseurs ainsi que des fraudes, en particulier dans les provinces de Rumonge (sud-ouest) et Bujumbura-Rural (ouest).
La journée de vote s’est globalement déroulée dans le calme mais c’est maintenant que la tension risque d’être maximale, craignent plusieurs acteurs de la société civile en exil. Ceux-ci avaient déjà prévenu contre les fraudes en préparation et estimé que le scrutin était sans enjeu.
Notons que ni les observateurs de l’ONU ni ceux de l’Union Africaine n’ont été autorisés à superviser le déroulement des votes et les réseaux sociaux populaires ont fait l’objet de coupure tout au long de la journée.