Le journal de Ferdinand Ayité suspendu de parution pour 4 mois
©liinformateur – (Lomé, 05 février 2021, 17h40) – Doit-on parler de période noire pour la presse togolaise ? Une chose est sûre, quelques faits successifs ces dernières semaines semblent indiquer pour beaucoup de personnes que la liberté de presse connait un recul au Togo. Après la série des convocations par le SCRIC et la justice, le dernier fait en date est celui de la suspension du journal l’Alternative de Ferdinand Ayité. Par décision de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) datée de ce 05 février 2021, le bihebdomadaire est privé de parution pour les 4 prochains mois.
On peut ne pas l’aimer, mais pour beaucoup de togolais, le journal de Ferdinand Ayité est celui qui dit « la vérité » sur des fait qui passeraient inaperçus en temps normal. C’est ainsi que dans sa parution du 02 février dernier, le journal mettait à sa une un article intitulé : « Justice, succession George KOUDAWOO, Me. Koffi TSOLENYANU, un faussaire au gouvernement » . Le mis en cause, qui n’est nul autre que le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la réforme foncière, a saisi la HAAC « pour publication de fausses informations, offense et diffamation par le bihebdomadaire L’Alternative » selon une décision de la HAAC.
Après convocation du journaliste et audition, le couperet est tombé. Reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, le journaliste Ferdinand Ayité voit « une suspension de quatre (04) mois » infligée à son organe de presse dès ce 05 février 2021. On ne devrait plus revoir L’Alternative dans les kiosque avant le 05 juin 2021. Pour la HAAC, cette sanction qui peut paraitre sévère, est justifiée en raison de la « récidive » du fait reproché au journal.
L’intéressé lui-même qui annonçait bien avant la publication de la décision de la HAAC, semble prendre l’affaire assez sportivement. « On va profiter pour prendre de bons congés et nous reposer suffisamment. Je vous donne la primeur avant la sortie du communiqué de la Haac. Je reviendrai largement sur ce dossier. » écrivait Ferdinand Ayité sur sa page Facebook.
Par ailleurs, Ferdinand Ayité a rendez-vous avec la justice le 11 février prochain. En effet, c’est à cette date que débute le procès en appel dans l’affaire de diffamation liée au pétrolegate.