Niger : L’immunité présidentielle de Mohamed Bazoum levée
La Cour d’État du Niger a acté, ce vendredi 14 juin, la levée de l’immunité présidentielle de Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État le 26 juillet 2023. Cette Cour, créée quelques mois après la prise de pouvoir par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, concentre les compétences de la Cour de cassation et du Conseil d’État.
Avec cet état de fait, Mohamed Bazoum pourrait désormais être poursuivi devant un tribunal militaire, notamment pour haute trahison, complot ayant pour but de porter atteinte à la sûreté de l’État et apologie du terrorisme.
Il est notamment reproché au président renversé d’avoir parlé au téléphone avec le président français Emmanuel Macron et le Secrétaire d’État américain Anthony Blinken pour qu’ils l’appuient « par une intervention militaire », après le coup d’État du 26 juillet 2023.
Le collectif international des avocats de Mohamed Bazoum a dénoncé « l’avènement de l’arbitraire » et la fin de « l’indépendance du pouvoir judiciaire au Niger ». Les avocats de Mohamed Bazoum n’ont pas pu rencontrer ni communiquer avec leur client, et leurs arguments n’ont pas non plus été mentionnés devant la Cour d’État qui a prononcé ce verdict.
Les avocats affirment qu’ils ne « baissent pas les bras » et qu’ils continueront à « se battre », y compris devant le tribunal militaire.
Rappelons que Mohamed Bazoum est détenu depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 dans la résidence présidentielle, avec son épouse Hadiza. Il avait été renversé par un putsch militaire ce-jour-là par un organe appelé Conseil national sauvegarde de la patrie (CNSP).
Un CNSP dirigé par le général Abdourahamane Tiani, devenu nouvel homme fort du Niger. Ce dernier avait annoncé le 19 août 2023 une transition qui « ne saurait aller au-delà de trois ans ».
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Avec RFI