Mali : Chogel Maïga limogé

©liinformateur.net – A travers un communiqué lu à la télévision nationale malienne, le président de la transition, le général Assimi Goïta, a mis fin aux fonctions du premier ministre Chogel Kokalla Maïga. Les relations entre ce dernier et les militaires au pouvoir sont devenues assez tendues ces dernières semaines, laissant présager une telle issue. La dernière sortie du désormais ex-premier ministre devant les partisans de son mouvement M5-RFP n’a fait qu’accélérer le désamour palpable, conduisant à son limogeage.

En poste depuis 2021, Choguel Maïga et l’ensenble de son gouvernement viennent d’être limogés par le général Assimi Goïta. Ce limogeage est consécutif à ce qu’on pourrait qualifier de crise au sommet de l’Etat. Le Mali est dirigé par un groupe de militaire qui ont perpétré un second coup d’Etat en 2021. Depuis sa nomination au poste de premier ministre, en dehors que quelques sorties qu’on lui connait, Choguel Maïga était complétement isolé, sinon écarté, de la gestion même du pouvoir.

C’est cette situation qu’il a dénoncée, quatre jours plus tôt, devant ses partisans du mouvement M5-RFP. Il a déploré être tenu à l’écart de la prise de décision quant au maintien des généraux au pouvoir et a évoqué « le spectre de la confusion et de l’amalgame » qui planerait selon lui sur la période actuelle de transition.

Des critiques à peine voilées de la gestion actuelle du pays, dont les militaires ne montrent aucun empressement à laisser le pouvoir aux civils. La période de transition qui devait initialement s’achever en mars 2024 avec le retour des civils au pouvoir a été prolongée sans qu’aucune nouvelle date ne soit fixée. Tout laisse penser que cette décision a été prise par les militaires sans aucune consultation.

Pour plusieurs de ses partisans, Choguel Maïga, âgé de 66 ans, aurait ainsi poussé les militaires à le limogé afin de se positionner en victime. Il n’a pour l’heure donné aucune information sur son avenir politique. Il est fort possible qu’il devienne critique de la gestion actuelle du pays, ce qui pourrait lui valoir des ennuis judiciaires comme on en voit de plus en plus au Mali ces dernières années.

Lire aussi Retrait du Burkina, Mali et Niger de la Cédéao : les dirigeants laissent la porte ouverte mais préviennent…

Du côté du président de la transition, on va devoir se trouver un nouveau premier ministre qui devrait également être un civil, pour ne pas donner l’impression d’une militarisation de la transition.

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.