Niger/Bénin : Face à Soglo et Yayi, le général Tiani maintient ses accusations contre le Bénin
©liinformateur.net – On en sait un peu plus sur la mission de bons offices menée par les ex-présidents du Bénin Nicéphore Soglo et Thomas Boni Yayi au Niger. L’objectif de cette mission était de contribuer à un dégel dans les relations tendues depuis quelques mois entre les deux pays voisins, tensions qui ont conduit à ce que le Niger maintienne fermée sa frontière avec le Bénin sur fond d’accusations sécuritaires. Après avoir échangé avec l’homme fort de Niamey, le général Tiani, une mission nigérienne sera prochainement déployée au Bénin pour la suite des discussions.
Soglo et Yayi ne sont pas rentrés bredouille de leur mission en terre nigérienne, c’est le moins que l’on puisse dire à la lecture du communiqué sorti aux lendemains de la visite des deux anciens présidents au Niger. En mission non officielle au Niger, Nicéphore Soglo et Boni Yayi se sont entretenus avec le général Abdourahamane Tiani sur les tensions qui persistent entre leur pays et son voisin depuis la levée des sanctions de la Cédéao. Ces tensions portent gravement atteintes aux intérêts économiques des deux pays et aux relations de bon voisinage.
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Au cours de l’entretien, le général Tiani a réitéré ses accusations concernant « des menaces réelles sur la sécurité nationale du Niger, à cause de la présence des forces étrangères hostiles le long de notre frontière commune », écrit le communiqué. Des renseignement précis et documentés ont été communiqués aux deux ex-présidents, mais le malentendu n’est pas insurmontable ; une commission tripartite sera mise en place pour poursuivre les discussions.
« Toutefois, marquant sa disponibilité à un dialogue franc et fraternel, sensible aux arguments développés par ses hôtes, le chef de l’Etat (du Niger – Ndlr) à accepter le principe de la mise en place d’une commission tripartite en vue d’un retour à la normale de rapports garantissant notre sécurité commune et débouchant sur la reprise effective de nos échanges socio-économiques dans un climat politique apaisé », a poursuivi le communiqué.
Aucune date n’a été communiquée pour la mise en place de cette commission tripartite, pas plus que pour la visite d’une délégation de haut niveau du Niger au Bénin, selon le souhait des deux anciens chef d’Etat. Le pouvoir béninois n’a pas officiellement réagi à cette mission, mais le silence en dit long. Cotonou cherche à normaliser la situation avec Niamey dont son port dépend à plus de 80%.
Depuis le début des accusations, les autorités béninoises avaient tout nié en bloc, affirmant n’avoir aucune intention belliqueuse envers son voisin. Rappelons que durant le blocus imposé par la Cédéao sur le Niger à la suite du coup d’Etat de juillet 2023, et dans la perspective d’une attaque militaire contre les auteurs du coup d’Etat, Cotonou s’était affiché dans le camp des durs, prônant ouvertement la manière forte pour réinstaller Bazoum au pouvoir. Cette position avait largement déplu à Niamey qui semble aujourd’hui renvoyer l’ascenseur.