Niger : Le Général Tiani devient Président de la République

©liinformateur – Ce mercredi 26 mars 2025, le général de brigade Abdourahamane Tiani, chef du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a officiellement promulgué par décret la Charte de la Refondation. Ce texte, désormais doté d’une valeur constitutionnelle, consacre son statut de Président de la République du Niger et établit un cadre juridique pour la transition politique en cours.
Selon les dispositions de cette charte, la période de refondation est fixée à cinq (5) ans à compter de la date de sa promulgation. Toutefois, cette durée reste modulable en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire dans le pays. Cette flexibilité vise à garantir la stabilisation du Niger avant un éventuel retour à un régime civil.
L’adoption de cette charte découle des recommandations et des résolutions issues des assises nationales qui se sont tenues du 15 au 20 février dernier. Ces consultations ont réuni divers acteurs politiques, sociaux et militaires afin de définir les grandes orientations du pays pour les années à venir.
En plus d’acter son statut de Président de la République, cette évolution politique s’accompagne d’une promotion militaire significative pour Abdourahamane Tiani. Le chef du CNSP a été élevé au grade de général d’armée, soit le plus haut rang au sein des forces armées nigériennes. Cette ascension témoigne de la consolidation de son autorité au sein de l’appareil militaire et politique du pays.
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Cette charte marque un tournant décisif dans l’histoire récente du Niger, déjà secoué par le coup d’État du 26 juillet 2023 qui a renversé l’ancien président Mohamed Bazoum. Depuis, le pouvoir en place a cherché à redéfinir les institutions et à instaurer un nouvel ordre politique.
Si certains observateurs saluent cette initiative comme un moyen d’assurer la stabilité et la souveraineté du pays, d’autres s’interrogent sur la durée prolongée de la transition et les éventuelles implications pour la démocratie nigérienne. Les partenaires internationaux, notamment la CEDEAO et l’Union africaine, suivront avec attention l’application de cette charte et son impact sur l’avenir politique du Niger.