Selon Me Eric-Emmanuel Sossah, le pétrolegate est « une affaire montée de toutes pièces »
©liinformateur – (Lomé, 10 février 2021, 15h09) – L’affaire qui oppose la famille Adjakly au confrère Alternative, affaire baptisée pétrolegate, semble refaire surface ces derniers jours. La raison de cette résurgence réside dans le fait que dans quelques heures, va se tenir le procès en appel devant les juridictions compétentes. Et si la presse s’intéresse tant au sujet, c’est parce qu’au regard de l’intérêt que le sujet en lui-même porte sur la vie des populations particulièrement des consommateurs, il y a aussi, un regard ahurissant sur la somme faramineuse évoquée dans cette affaire par le journal, des centaines de milliards fcfa, et qu’on pense qu’une seule famille, la famille Adjakly, se serait empochée au détriment de l’Etat togolais et donc, au détriment du contribuable.
Il y a de cela deux semaines, lorsque le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, donnait plus de détails sur cette affaire, lorsqu’il c’était agit de donner son avis en tant que membre du gouvernement. « Il n’y a rien de plus faux », faisait-il remarquer sur une chaîne de télévision privée de la place. Une déclaration émanant d’un membre du gouvernement, non des moindres, qui vient battre ainsi en brèche toutes les accusations portées à l’endroit de la famille Adjakly et d’autres personnalités.
Dans un entretien récent sur les ondes d’Africa24, Me Eric Sossa, avocat de la famille Adjakly est revenu à la charge, démentant formellement l’existence d’un détournement de fonds par ses clients au détriment de l’Etat togolais. Des déclarations en adéquation parfaite avec ce qui avait été déjà dit pas le ministre Bawara.
« Dans cette affaire il n’y a pas eu la trace d’un seul détournement, même d’un centime au détriment de l’Etat togolais », fait savoir Me Eric Sossa qui estime en outre que « le dossier est construit d’une façon scandaleuse, avec des affirmations elles-mêmes suffisamment choquantes pour s’attaquer violemment à un homme ». Pour l’avocat, on peut vérifier chez VITOL voir, ses clients ne détiennent l’once d’une action, « jamais ! »
« Quand on affirme des choses aussi graves, sans avoir au moins la pudeur d’apporter une preuve pour étayer ce qu’on dit… c’est de la diffamation », ajoute l’avocat.
Il vous en souvient qu’au début de cette affaire, un député de la république s’était fait attiré la foudre de certains togolais. Son crime de lèse majesté, est d’avoir dit haut, ce que certains ont peur de dire, la vérité.
« Je ne vois rien de sérieux, rien de tangible, rien de documenter … je vois plutôt un règlement de compte », avait indiqué, Séna Alipui, membre de l’UFC et président du groupe parlementaire du parti à l’assemblée nationale.
Aujourd’hui, avec les déclarations du ministre Bawara, ajoutées à celles de Me Sossa (on dira que c’est l’avocat de la famille Adjakly), le député Séna Alupui, peut se frotter les mains. il semble qu’il avait vite fait de voir tôt la vérité dans cette affaire. Ce que certains togolais n’aiment pas, malheureusement.
Dans ce dossier, lorsqu’on fait un retro sur le rapport des inspecteurs du ministère des finances, il semble que ledit rapport n’est qu’un ramassis de conclusions hâtives que les réponses du ministre Bawara sont venues démonter.
Au Togo il n’existe pas de ligne budgétaire dédiée à la commande des produits pétroliers. Ce n’est pas Me Sossa seul qui le dit. Le Ministre Bawara l’a dit également sur New World TV. Ce qui veulent voir et entendre ont vu et entendu. Et comme la vérité sonne toujours mal dans les oreilles de certains togolais, ces derniers continuent par nier l’évidence dans ce qui se fait dans la commande des produits pétroliers au Togo.
« Avant 2008, c’était les groupements, aujourd’hui, c’est l’Etat qui passe commande, par le CSFPPP. Le CSFPPP n’a pas de personnalité juridique propre, c’est un organisme rattaché au ministère, qui vit sous la tutelle de ce ministère », explique Me Sossa.
Le procès en appel est donc très attendu, et l’issue permettra de situer les togolais et surtout les consommateurs des produits pétroliers et même les autorités qui avaient été mises en cause.
Pour rappel, le CSFPPP (composé de 12 membres) recrute de façon tout à fait libre, avec l’assentiment du président du comité qui est le ministre du commerce. Autrement, les gens recrutés sur la base de leurs compétences ne seront vraiment recrutés que s’il y a un avis conforme du ministre du commerce et donc du président du comité.
L’organigramme du CSFPP est composé d’abord du comité politique du CSFPPP qui est le comité de suivi, la commission technique, et ensuite le secrétariat de la commission technique. A la tête du CSFPP, il y a le président qui est le ministre du commerce, le vice président qui est le ministre des finances, et le ministre de l’Energie et des mines qui est membre en même temps qu’un représentant du premier ministre, c’est l’organe politique. L’organe technique est composé des représentants du ministère du commerce, de celui des finances, de celui des Mines, des groupements des pétroliers, des syndicats et des membres de la société civile, puis vient le secrétariat du CSFPPP qui est dirigé par un coordonnateur qui dispose d’une autonomie totale.
« A 75 ans il a dû supplier pour faire valoir ses droits à la retraire », dit Me Sossa à propos de Francis Adjakly qui a, selon des qualités exceptionnelles, qui ont fait que durant 25 ans, il n’a pas été remplacé au secrétariat du CSFPPP.
« M. Adjakly a usé 14 ministres et 10 premiers ministres, s’il était mauvais, s’il avait un penchant à des malversations, peut-être un parmi ces ministres ou ces premiers ministres aurait pu le remarquer. S’ils sont tous unanimes à louer ses services, c’est probablement, parce que ce qu’on a dit est faux sur son nom, et c’est pour ça, qu’il est important, qu’au sortir de toutes ces manifestations, que le nom de Francis Adjakly et de ses enfants soient lavés de façon détergente », a fait savoir Me Sossa qui s’aligne sur les propos du ministre Bawara en laissant savoir qu’il n’y a pas de deniers publics impliqués dans le système d’importation des produits pétroliers, et que dans le système togolais l’Etat n’apporte aucune somme d’argent.