©liinformateur.net – 25 août 2020, 16h25 (Lomé) – Pour enrayer l’explosion inquiétante des cas de covid enregistrés ces dernières semaines à Sokodé, Tchamba et Sotouboua, le gouvernement s’est vu obliger de recourir à de nouvelles mesures restrictives. Dans ces trois zones c’est le retour au bouclage et couvre-feu nocturne de 21 heures à 5 heures du matin. Mais l’autre pan de l’action des autorités sera de faire accepter l’existence de la maladie à des populations qui sont manifestement dans le déni de la réalité du coronavirus.

Depuis samedi dernier, le comité de riposte et certains cadres sont arrivés à Sokodé pour intensifier la sensibilisation, nous signale un habitant de Sokodé. Celui-ci reconnait que dans la ville, le déni de l’existence du coronavirus est palpable.

« Au niveau des mosquées c’est la catastrophe, on célèbre les mariages comme si de rien n’était. Pire certains nient l’existence de la pandémie » , nous détaille notre source non sans inquiétude.

La véritable bataille que doivent livrer les autorités sera de faire accepter aux populations de ces localités que le coronavirus existe bel et bien et surtout qu’il fait des ravages. Mais la tâche ne sera pas aisée et il faut qu’elle s’accompagne de stratégies bien précises.

« Nous sommes dans des zones plutôt hostiles au pouvoir en place et tout ce qui est dit, tant que ça vient des autorités, est perçu comme un mensonge. Certains même font du rejet des consignes données, une forme de défiance à l’autorité » , analyse un observateur.

Tout sera maintenant dans la stratégie à mettre en place pour gagner le pari de la sensibilisation. Il est évident que la parole de plusieurs leaders politiques issus de ces localités n’est pas la bienvenue, surtout sur ce sujet. Il ne reste plus qu’à s’appuyer sur les leaders religieux qui ont plus d’audience auprès des populations, proposent un certain nombre d’observateurs.

« Pourtant chaque jour les autorités municipales accentuent la sensibilisation » , nous informe notre source à Sokodé. Il y a urgence à associer les leaders religieux afin qu’eux aussi puissent prendre connaissance de la gravité de la situation et puissent relayer le message de la prévention à travers leurs différentes prêches.

A cela, il faut ajouter la force de la loi pour amener au respect des mesures barrières notamment le port obligatoire du masque. Sans cela, il serait illusoire de penser obtenir une quelconque collaboration des populations de ces milieux.