©liinformateur.net – 02 octobre 2020 – 17h16 – Jeune et travailleur, Noël Koutéra Bataka avait toutes les qualités pour incarner son poste de ministre de l’agriculture surtout qu’il était dans son élément. Ingénieur agronome de son état, le dynamique ministre a impulsé un renouveau au secteur agricole depuis son entrée au gouvernement en janvier 2019. beaucoup pariait sur son maintien en poste sous Victoire Dogbé, mais visiblement Noël Bataka n’a pas su reconquérir la confiance du chef de l’Etat ; à moins qu’il n’ait fait les frais d’autre chose.

« Il gesticulait beaucoup ces derniers temps« , c’est en ces termes qu’a réagi un cadre du pouvoir lorsque nous avons évoqué le nom de Noël Bataka dans le détour d’une discussion informelle sur le nouveau gouvernement. Cette réaction traduit, à n’en point douter, une certaine appréhension vis-à-vis du désormais ex-ministre l’Agriculture, de la Production animale et halieutique.

« Bataka gênait« , nous laissera entendre un autre observateur de la politique togolaise et fin connaisseur du secteur agricole. La méthode de gestion du jeune ministre n’était visiblement pas bien vue de tout le monde, surtout d’un certain nombre de hauts cadres du pouvoir. Le jeune ministre s’est visiblement pris les pieds dans des plats juteux et marchait sur les intérêts de beaucoup de « hauts perchés« , résume un analyste.

« A son arrivée, il a mis en berne de nombreux contrats qui étaient directement gérés par des poids lourds du système, par le truchement de sociétés écrans« , lâche une autre personne. Inconsciemment ou non, le ministre a été au cœur de gros intérêts. Sa volonté d’assainir un secteur juteux pour le débarrasser des avatars de la corruption lui a valu beaucoup d’inimitiés. En cachette, on jurait de faire tomber ce jeune agronome qui semble se donner trop d’aise. Ils y sont finalement parvenus.

Pour un ancien ministre, il ne faut pas aller chercher des raisons qui n’existent pas. « Quand on entre dans un gouvernement, il faut préparer en même temps sa sortie« , résume-t-il. Mais personne ne va au gouvernement pour en sortir 18 mois après surtout quand on est bon dans son domaine. Bataka paye sans doute son audace de bien faire. A 42 ans, il a encore tout son avenir devant lui et n’hésitera pas à se trouver d’autres occupations surtout qu’il n’y a aucun doute sur sa compétence.

Le Togo dispose d’un nouveau gouvernement de 33 ministres dirigé pour une première fois par une femme, Victoire Tomégah-Dogbé.