©liinformateur.net – 17 septembre 2020, 17h02 (Lomé) – Un ministre infecté du coronavirus, ça n’a rien de nouveau. Ils sont nombreux, ces ministres et hautes personnalités de premier plan à avoir contracté le nouveau coronavirus dans le monde ; les cas du ministre burkinabé des affaires étrangères et même du premier ministre britannique en sont une illustration. Mais au Togo, un ministre qui confirme avoir eu le virus, c’est une première. Il a donc fallu un sacré courage à Atcha Dédji Affoh, ministre togolais des enseignements primaire et secondaire, pour faire son témoignage. Mais il y a comme un goût d’inachevé dans la sortie du ministre.

Des informations faisaient état de l’infection au covid-19 du ministre Atcha Dédji Affoh depuis quelques semaines déjà. L’intéressé lui-même a confirmé les faits. « Je vous annonce et je vous confirme que j’ai été infecté par le virus et j’ai fait la maladie. », a déclaré le ministre lors du point de presse de la coordination nationale de gestion de la riposte. M. Actha a détaillé la maladie et l’étape des soins, la peur qu’il a vécu et les risques qu’il a fait courir à sa famille. Mais des questions demeurent à la suite de la sortie du ministre.

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Dans quelles circonstances a-t-il été infecté ? C’est ce que se demandent beaucoup de personnes. Dès l’avènement du covid au Togo, les autorités ont insisté sur l’application des mesures barrières notamment le port de masque pour se mettre à l’abri. Une personne infectée est donc une personne qui n’aurait pas respecté les mesures barrières.

Le ministre Atcha Dédji est toujours apparu avec un masque sur le visage, confirmant donc son respect des mesures barrières. On ne se doute pas de ce qu’il applique également le lavage des mains et la distanciation sociale ; du moins en public. Alors, à quel moment a-t-il baissé la garde au point de s’être mis en danger et a chopé le virus ?

Une autre question qui demeure sans réponse, pourquoi n’avoir pas communiqué sa maladie au début de l’infection ? Dans la plupart des cas d’infection au covid-19 observés chez les personnalités, elles communiquent leur infection dès qu’elles sont déclarées positives ; cela participe aussi de la sensibilisation et d’une certaines démystification de la maladie. Atcha Dédji Affoh a choisi de le faire à l’inverse, il n’a communiqué sur la maladie qu’au moment de sa guérison.

Même si cela laisse perplexe, il faut saluer le courage du ministre à informer l’opinion de ce qu’il a traversé. Aujourd’hui sorti d’affaire, on se doute qu’il sera dorénavant plus regardant sur les mesures barrières. En sa qualité de ministre des enseignements primaire et secondaire, cette expérience n’est pas forcément mauvaise pour Atcha Dédji. Sachant que nul n’est à l’abri de ce mal du siècle, il devrait envisager de façon plus drastique les mesures pour la reprise des classes prévue pour le 26 octobre prochain.

Des questions se posent sur les conditions de la reprise des classes au Togo. Les écoles surtout publiques croulent sous des effectifs monstres, des classes accueillant plus de 100 élèves ne sont pas rares. Qu’est-ce qui est envisagé pour ne pas mettre les élèves et surtout les parents d’élèves en danger ? Le coronavirus est très peu dangereux pour les enfants, mais ceux-ci peuvent ensuite infecter leurs parents, provoquant des situations dramatiques comme ce fut le cas en Europe.

GSK