Togo : Le ministre de la communication avance en terrain miné
©liinformateur.net – 25 novembre 2020 – 09h33 (Lomé) – C’est avec une pratique aussi vieille que le journalisme au Togo que le ministre de la communication veut en finir. Pour le professeur Ayewouadan, le phénomène dit du « communiqué final » doit cesser, du moins avec les journalistes des médias publics. Ce phénomène qui consiste pour les organisateurs d’événements à déplacer les journalistes à la fin, ne doit plus être de mise. Mais pour qui connait le sujet, on est tenté de dire que monsieur le ministre brasse du vent.

Tous les journalistes ou presque sont passés par là. À certains moments même de la carrière, ces communiqués finaux sont les seules sources de revenus dont vivent beaucoup de journalistes. Nul n’ignore que le métier ne nourrit pas son homme au Togo. Des journalistes qui ne sont pas payés du tout ou qui ne perçoivent que 5.000f les jours de bouclage sont légions. La situation n’est guère rose dans les médias publics.

À la TVT comme à Radio Lomé, Radio Kara, ATOP ou Togo Presse, plus de la moitié des effectifs sont constitués de stagiaires et de pigistes. Pour la plupart, le communiqué final est le seul moyen de joindre les 2 bouts ; du coup, leur demander d’arrêter d’en prendre est assimilé à un suicide collectif.

Pour le ministre de la communication, les agents des médias publics doivent arrêter « d’exiger » ce traitement à la fin des évènements. Mais dans la réalité, aucun journaliste n’exige de l’argent des organisateurs d’événements, le phénomène est rentré dans les habitudes et systématiquement tous les journalistes sur un lieu de reportage attendent à la fin pour être servi. Les agents des médias publics sont généralement servis en premier. Ils n’exigent pas, ils sont juste servis ; c’est la tradition.

Une tradition qu’une simple note de service ne peut arrêter. Comme le disait ironiquement un journaliste, « le ministre lui il est dans un bureau, nous nous sommes que le terrain ». Le professeur Ayewouadan marque son territoire mais ce terrain est trop miné pour lui.

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