Togo : le timing parfait de la nouvelle Constitution
©liinformateur.net – Les principales articulations de la nouvelle Constitution du Togo sont connues des Togolais depuis la diffusion du journal officiel en début de semaine. Avec ce nouveau texte, le Togo a basculé dans un régime parlementaire caractérisé par une présidence de la République qui ne sera plus que l’ombre d’elle-même, et une présidence du Conseil des ministres qui devient le cœur même du pouvoir exécutif. Un élément important à noter, lorsqu’on lit les dispositions transitoires de la nouvelle loi fondamentale, c’est que le timing a été mesuré à la perfection entre la date de la promulgation et le délai de mise en place des nouvelles institutions.
Au journal officiel, on remarque que la nouvelle Constitution est entrée en vigueur le 06 mai 2024. Rien d’exceptionnel en cela, si on s’arrête uniquement au superficiel. Dans le fond, cette date n’est pas aussi anodine qu’elle n’y parait. En lisant le titre VI qui traite des dispositions transitoires, on découvre à l’article 95 que la mise en place des nouvelles institutions peut prendre encore 12 mois.
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« Les institutions de la République prévues par la présente Constitution sont mises en place dans un délai n’excédant pas douze (12) mois à compter de la date de son entrée en vigueur. » dit en substance cet article. Un délai n’excédant pas 12 mois, cela donne en toute logique jusqu’au 5 mai 2025 pour que les nouvelles institutions soient mises en place. Seulement voilà, c’est en mai 2025 que le mandat de l’actuel chef de l’Etat s’achève. En 2020, il prêtait officiellement serment le 04 mai. Son mandat de président de la République court donc jusqu’au 03 mai 2025 ; cela lui laisse donc tout le temps d’achever son mandat en court avant de porter une nouvelle casquette.
Selon tous les analystes, l’actuel président de la République, Faure Gnassingbé sera le prochain président du Conseil. Si cela se confirme, avant de rentrer dans cette nouvelle fonction, il aura tout le temps d’achever le mandat qui lui a été confié sous la 4ème République, sans qu’un seul jour ne soit perdu.