Togo – Rentrée scolaire 2024 : plus de téléphone portable à l’école : une mesure salutaire mais insuffisante

©liinformateur – La rentrée scolaire 2024-2025 au Togo est prévue pour le lundi 16 septembre prochain. Une rentrée qui s’annonce avec une nouvelle mesure pour le moins déplaisant pour les élèves. Il s’agit de l’interdiction de l’utilisation du téléphone portable dans l’enceinte des établissements publics et privés de l’enseignement général et technique du pays. Cette mesure qui vise à aider les apprenants à rester focaliser sur leurs études, parait toutefois insuffisante si elle n’est pas accompagnée d’autres actions.

Cette décision, prise à travers une note interministérielle publiée le jeudi 5 septembre 2024, est signée par Dodzi Kokoroko, ministre des enseignements primaire et secondaire, et Isaac Tsiakpé, ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

« L’utilisation se définit comme une manipulation volontaire, individuelle ou collective, bruyante ou silencieuse, un fonctionnement ou un allumage involontaire du téléphone dans l’enceinte de l’établissement sans considération du temps scolaire, y compris les temps consacrés aux activités extrascolaires », explique la note des deux ministres.

Dodzi Kokoroko et Isaac Tsiakpé estiment que cette mesure vise à « préserver un environnement scolaire propice à l’apprentissage et au respect des normes morales et sociales ».

Il est bien de noter que cette disposition prévoit des sanctions à l’encontre des contrevenants. Concrètement, tout élève surpris en train de manipuler volontairement un téléphone dans l’enceinte d’un établissement scolaire, que ce soit de manière bruyante ou silencieuse, se verra confisquer l’appareil sans possibilité de restitution.

Toutefois, la mesure n’est pas sans exception. « Une circonstance d’urgence nécessitant l’alerte des secours ou des personnes susceptibles de fournir une quelconque assistance. Une activité pédagogique ou éducative impliquant le recours aux outils numériques sous réserve que cette activité se déroule sous la supervision directe d’un personnel scolaire autorisé ». Ce sont là, les cas d’exception dans lesquels le téléphone portable peut être utiliser dans l’enceinte des établissements scolaire.

Rappelons que les autorités éducatives interdisent formellement à tout élève de créer, publier, diffuser ou partager sur les réseaux sociaux, des contenus jugés indécents, portant atteinte à l’honneur et à la dignité, ou pouvant nuire à l’image de l’établissement. L’ensemble des résultats scolaires aux différents examens 2024 ont été catastrophiques. Entre autres causes, le ministre Kokoroko a parlé de la distraction des réseaux sociaux pour les élèves.

Même si beaucoup de togolais saluent cette mesure, il se pose la question du contrôle de son effectivité. Il faudra également que les premiers acteurs de l’éducation pensent à mettre en place un programme d’éducation au numérique dans les trois cycles du scolaire afin d’éduquer les élèves à l’usage responsable des outils numériques. Interdire pour interdire ne servirait à rien car les élèves ont de nombreux moyens d’échapper au contrôle des enseignants et adultes. Le mettre face à ses responsabilités l’aiderait à mieux comprendre le monde fascinant mais aussi dangereux du numérique. Les parents aussi ont leur rôle à jouer dans la surveillance de leurs enfants et le contrôle pour s’assurer qu’ils passent un temps raisonnable devant leur écran de téléphone.

En définitive, il revient à l’apprenant reste le seul arbitre de son propre destin. Il lui appartient de prendre son destin en main pour faire la différence entre l’utile et l’agréable. Dans un monde compétitif en mutation, l’élève togolais à intérêt à mettre toutes les chances de réussite de son côté pour rêver un jour rivaliser avec les géants du continent et du monde. Pour se faire, un usage responsable et instructif de l’outil numérique serait à son avantage.

Tant que chacun des acteurs de l’éducation n’a pas pris conscience de son rôle, la mesure interministériel demeurera un vœu pieux. On a jusqu’à juillet 2025 pour mesurer l’efficacité de la décision après les examens nationaux.

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