Une demande d’augmentation de salaire des députés congolais énerve le peuple
©liinformateur.net – 17 juin 2020 – 18h10 (Lomé)
Alors que les congolais font fassent à des difficultés au quotidien consécutives à la détérioration de leur pouvoir d’achat en raison du coronavirus et la chute du cours du francs congolais, les députés eux ne semblent penser qu’à leur propre bien être. La présidente du parlement Jeanine Mabunda a introduit au chef du gouvernement une demande d’augmentation de salaire qui passe très mal aux yeux des congolais.
Les députés congolais demandent une augmentation de pas moins de 2.000 dollars américains, alors qu’ils ne sont pas du tout à plaindre en termes de traitement salarial à l’heure actuelle. Un député congolais touche, primes et autres avantages compris, juste un peu moins de 5.000 dollars alors que le salaire moyen d’un congolais est de 35 dollars. Les députés arguent que la chute du cours du dollars a détérioré leur pouvoir d’achat, justifiant ainsi cette augmentation exponentielle de salaire demandée.
Cette demande passe mal aux yeux des congolais qui tirent déjà le diable par la queue dans un contexte de pandémie qui a davantage détérioré leur pouvoir d’achat. Les institutions congolaises sont parmi les plus budgétivores au monde ; le gouvernement pléthorique (65 ministres) et la présidence de la République absorbent déjà une grosse part du budget. Des ONG demandent au parlement de retirer cette demande.
La demande est en étude par le cabinet du premier ministre Sylvestre Illunga Ilunkamba, mais sous pression, ce dernier pourrait ne pas y donner suite et même demander une réduction du train de vie du parlement et d’autres institutions de la RDC. Toutefois c’est le parlement qui a le dernier mot sur cette question.
En RDC, la corruption est un sport national, alors qu’il a fait campagne sur la lutte contre ce fléau, Antoine Félix Tsilombo Tshisékédi peine à donner un signal fort pour enrayer le phénomène. L’entourage du chef ce l’Etat est directement pointé du doigt dans plusieurs affaires de détournement de deniers publics. Le directeur de cabinet de Félix Tshisékédi est actuellement jugé pour corruption dans une vaste affaire touchant le programme des 100 premiers jours du président de la République.