©liinformateur.net – Lomé, 20 septembre 2021, 22h59 – L’affaire de la fermeture des lieux de culte au Togo n’a pas encore fini de révéler tous ses secrets. Décidée par le gouvernement il y a quelques jours officiellement pour lutter contre la propagation du covid-19, cette nouvelle décision a du mal à passer dans l’opinion. Le gouvernement étant accusé d’en faire un peu trop et de priver les togolais de leur liberté au nom de la lutte contre le covid. Pour se défendre, le ministre Ihou Majesté Watéba de l’enseignement supérieur et membre du comité scientifique, a cru bon de faire porter le chapeau de cette décision aux leaders religieux eux-mêmes. Faux, répond Jacques Djakouti qui révèle quelques contre-vérités dans les propos du ministre.

Il est bien connu que le ministre Ihou Majhesté Watéba n’est pas bon communicant, visiblement l’homme ne semble faire aucun effort pour améliorer ce côté. Invité de l’émission matinale Audi-Actu de la radio Victoire Fm, il a laissé entendre que la décision impopulaire de fermeture des lieux de culte a été prise sur proposition des leaders religieux ; accusant directement le représentant de la commission épiscopale et celui des imams d’en être à l’origine.

D’après le ministre Ihou, ce sont les leaders ecclésiastiques qui ont voulu que les lieux de culte soient à nouveau fermés, estimant n’avoir pas les moyens de contrôler la carte vaccinale de chacun de leurs membres avant l’accès aux lieux de culte.

Ces propos de nature à jeter les leaders religieux en proie à leurs fidèles, déjà très mécontents de la décision de fermeture des lieux de culte, sont démentis par Jacques Djakouti, journaliste et surtout très proches des milieux religieux. C’est à peine qu’il ne dit pas que le ministre Ihou a menti, mais il est clair que selon lui, la version servie par Majesté Ihou Watéba n’est pas tout à fait conforme à la vérité.

C’est dans une autre émission sur la même radio que Jacques Djakouti apporte les précisions utiles à l’opinion. Les leaders religieux n’avaient même pas eu le choix, laisse-t-il entendre. La décision de fermeture des lieux de culte était déjà dans les tiroirs bien avant la rencontre avec eux. Pour preuve, le colonel Djibril l’avait déjà annoncé bien des jours avant la réunion avec les leaders religieux, réunion qui ne visait qu’à mettre ces derniers face à une décision sans alternative pour eux.

Pour beaucoup de togolais, la décision de fermeture des lieux de culte décidée alors même que les machés sont toujours aussi bondés et que les agences de loterie nationale sont bien remplies, cacherait autre chose. Dans la sous-région, les autres pays sont aussi confrontés à la même flambée des contaminations due au covid mais aucun n’a pris des mesures aussi draconiennes comme le Togo. Y aurait-il des raisons inavouées en arrière-plan ?