©liinformateur.net – 24 mai 2020 – 20h20 (Lomé)

L’information a été annoncée par certains journaux en ligne dimanche 24 mai. « Le premier ministre Klassou a démissionné » écrivaient-ils. Et bien il n’en est rien. Le chef du gouvernement est toujours en poste à l’heure où nous écrivons.

Même si la démission du premier ministre togolais est attendue, elle n’est pas une obligation constitutionnelle après une présidentielle. Il s’agit d’une tradition qui veut que le premier ministre présente sa démission ainsi que celle de son gouvernement après une présidentielle. La nomination d’un nouveau gouvernement démontre aux yeux de l’opinion une volonté de l’exécutif de donner un nouveau cap à son action.

À noter que dans la Constitution togolaise, le chef du gouvernement est nommé par le président de la République qui met fin à ses fonctions. C’est seulement dans le cas des élections législatives et lorsque la majorité parlementaire change que le premier ministre est astreint à démissionner assez rapidement pour qu’un nouveau soit nommé dans la majorité parlementaire comme le prévoit la loi fondamentale.

Pour l’heure, rien ne presse et le contexte sanitaire jouant, la démission du premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement ne sont pas une urgence. Bien naturellement le gouvernement Klassou 2 démissionnera mais seul le chef de l’État est maître du jeu et il lui appartient à lui seul de demander sa démission au premier ministre quand il le jugera opportun.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la démission et la nomination d’un nouveau premier ministre prend du temps au Togo. En 2015, après la présidentielle d’avril, il a fallu attendre plus de 2 mois pour qu’un nouveau chef de gouvernement soit nommé.

Komi Selom Klassou est le premier ministre qui bât le record de longévité des chefs de gouvernement au Togo. Il est en poste depuis 2015 soit un mandat entier.

Samuel Gnanhoui