L’ANC mettra-t-elle sa menace contre Mgr Kpodzro à exécution ?
©liinformateur.net – 02 mai 2020 – 19h48 (Lomé)
Suite aux accusations portées contre des leaders de l’opposition par Mgr Kpodzro, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) réagissait dans un courrier il y a une quinzaine de jours. Dans cette lettre, le parti de Jean-Pierre Fabre invitait le prélat à apporter les preuves de ses allégations sous quinzaine avec menaces en cas de non exécution.
À plusieurs reprises, Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur les autres leaders de l’opposition non membres de sa dynamique. L’archevêque émérite de Lomé n’a pas hésité à les accuser d’avoir pris de l’argent auprès du pouvoir pour garder le silence et ne pas soutenir les revendications de victoire d’Agbéyomé Kodjo. Si bon nombre de leaders politiques ont pris ces accusations de façon sportive, l’ANC elle autre n’a pas voulu se laisser faire.
Pas question au parti orage de voir l’honneur et la dignité du président et des autres responsables être traînés dans la boue. Le parti a réagi vigoureusement dans une lettre le 16 avril 2020. L’ANC y réfutait toutes les accusations du prélat mais montre également un certain agacement. Pour laver son honneur, le parti enjoint « l’homme de Dieu » de prouver la véracité de ses accusations sous quinzaine. Se doutant bien que le vieux Kpodzro ne s’exécuterait pas, l’ANC brandit le sceptre d’une convocation devant la hiérarchie de l’église catholique ou la justice humaine.
« Puisque vous persistez à le traiter de corrompu, qui s’en met plein les poches, nous nous voyons contraints d’exiger que vous produisiez sous quinzaine, à compter de la réception de cette lettre, la preuve de vos accusations. Passé ce délai, nous nous verrons dans la triste obligation de vous demander de produire ces preuves devant la hiérarchie de l’Eglise catholique ou, à défaut, devant les tribunaux.« , écrivait Patrick Lawson, vice-président de l’ANC dans le courrier adressé à Mgr Kpodzro.
Si Mgr Kpodzro n’apporte pas la preuve de ses dires publiquement, il se verra obliger de la faire par devant le clergé ou la justice ; c’est ainsi qu’on pourrait résumer la menace envoyée par l’ANC à l’archevêque de 90ans.
Que va-t-elle faire à présent ? Les 15 jours sont passés et le moins qu’on puisse dire c’est que Mgr Kpodzro ne s’est pas exécuté, en tout cas pas publiquement comme le souhaitait le parti orange. Si l’on s’en tient au courrier de l’ANC, il ne reste plus que deux options : une convocation par devant le clergé ou une assignation en justice. Laquelle des options l’ANC choisira-t-elle et surtout quand le fera-t-elle ? C’est la question pour un champion en suspend.
Il appartient au parti de Jean-Pierre Fabre, visiblement très à cheval sur la défense de son honneur, de situer l’opinion publique.
Samuel Gnanhoui