Observation électorale dans l’espace Cédéao : un atelier accouche de pertinentes propositions
©liinformateur.net – Lomé, 21 septembre 2021, 19h41 – Depuis 2018, une nouvelle approche d’observation électorale est en cours d’expérimentation dans l’espace Cédéao. Baptisée « équipe cadre » cette approche déjà implémentée dans six pays de l’espace Cédéao qui ont connu des élections entre 2018 et 2020, a fait l’objet d’examen minutieux au cours de deux ateliers à Cotonou au Bénin. Il s’agissait pour les participants, en l’occurrence des experts électoraux des états membres de la communauté et des partenaires internationaux, d’ « examiner et partager les expériences relatives aux mandats, aux succès et aux défis de l’approche ‘équipe cadre’ en matière d’observation des élections de 2018 à 2021 » .
D’emblée, les participants à cet atelier de haut niveau ont reconnu les nouveaux défis qui se présentent au sein de l’espace Cédéao relativement à l’organisation d’élections libres, équitables et transparentes, défis qui conduisent à des prises de pouvoir anticonstititionnelles. Ceci appelle à un renforcement des processus d’observation électorale qu’ils soient à court ou long terme ; justifiant ainsi « l’importance et la valeur ajoutée de l’approche ‘équipe cadre dans la méthodologie d’observation des élections de la CEDEAO » .
Fort de ce constat que la présence précoce d’une équipe cadre dans un processus électoral est gage de confiance des acteurs en jeu et que la mobilisation des structures électorales de la CEDEAO ainsi que l’appui des partenaires internationaux se révèlent déterminant pour la réussite de ces genres de mission au long cours, les participants à l’atelier de Cotonou ont abouti à une importante déclaration.
« L’urgence de renforcer les dispositions du protocole de la CEDEAO de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance (…) ; le déploiement de l’équipe cadre devrait être institutionnalisé par la CEDEAO à travers la révision et le renforcement des dispositions pertinentes du Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, les équipes cadre devraient être déployées sur une durée minimale de 45 jours (…) et les missions à long terme pour une durée minimale de 30 jours (…) en tenant compte de la possibilité du report des élections (…) ; Les équipes cadre devraient être composées d’un Coordonnateur ayant l’expérience et les compétences requises afin d’inspirer le respect de toutes les parties prenantes et d’au moins six autres experts (…) ; L’équipe cadre et les missions à long terme devraient être composées d’experts compétents et d’observateurs électoraux expérimentés (…) ; Des directives manuelles et un cadre approprié devraient être élaborés pour définir et régir la portée, les rôles, les responsabilités, la rémunération, le bien-être et le code de conduite des membres de l’équipe cadre ; La commission de la CEDEAO en coordination avec le GIZ ou tout autre partenaire au développement, devrait planifier au plus tôt la sélection au déploiement des équipes cadre et des OLT (…) ; etc. »
Cette déclaration devrait être endossée par la CEDEAO pour améliorer l’expérience de l’approche équipe cadre dans l’observation électorale. La sous-région ouest africaine est confrontée à de plus en plus de remises en cause des processus électoraux qui appellent à renforcer l’observation des élections.