Pétrolegate : L’histoire des Dalton qui voulaient faire main basse sur l’argent des togolais

©liinformateur.net – Lomé, 18 août 2021, 11b00 – Ragaillardis par l’intérêt que portent nos lecteurs à nos dossiers sur le fameux dossier « Petrolegate », nous nous sentons obligés de revenir sur ledit dossier en plusieurs étapes. Pour la compréhension et surtout le plaisir de nos fidèles lecteurs qui ont besoin de vraies informations et non d’intoxications à dessein comme certains en ont l’habitude dans leurs tabloïdes. Nous n’avons donc pas besoin de jouer aux soins d’images comme d’autres mais plutôt de permettre une meilleure compréhension du sujet.

Par l’hebdomadaire « Le Messager »

L’affaire dite « PETROLEGATE » a débuté le 09 juin 2020. Plus d’un an après, c’est pour nous l’occasion de remettre à l’endroit les éléments du puzzle. Nous proposons à nos lecteurs une série de plusieurs articles revisitant ce dossier.

Nous précisons d’entrée qu’afin de comprendre cette histoire, il faut comprendre la logique et les objectifs poursuivis par les DALTONS. Cette logique et ces objectifs sont simples : faire mains basses sur l’argent des traders.

1- L’État Togolais ne met pas son argent pour acheter les produits pétroliers donc si nous volons cet argent, l’État ne pourra pas nous poursuivre.

2- personne ne pourra de l’affaire du petrolegate

Pour embrouiller tout le monde, on a vendu une histoire simple au peuple :
1- L’État du Togo sort de l’argent pour acheter les produits pétroliers.

2- La famille ADJAKLY avec comme chef d’orchestre, le père et le fils, ont détourné le circuit de cet argent via leur société privée Management Hydrocarbure.

3- Ils ont donné cet argent à leur complice, un trader Suisse, qu’ils font gagner via une procédure d’appel d’offres bidon qu’ils organisent.

4- Ce montage a permis à tout ce beau monde de détourner presque 500 milliards de FCFA d’argent public.

5- Ce montage leur a permis également d’investir dans des biens immobiliers notamment un projet de laboratoire.

Dans les épisodes qui vont suivre, nous vous expliquons en quoi ce mode de pensée est conforme à la pensée des Daltons qui l’ont déjà mis en application plus d’une fois.

Pour l’heure, sous prétextes de préserver les intérêts de l’État, les DALTONS habillés en shérif ou les prédateurs habillés en justiciers ont décidé de commencer à procéder comme suit :

EPISODE 1 : LETTRE DU MINISTRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES AU MINISTRE DU COMMERCE

Le 11 mars 2021, le chef des Daltons demande à, Sani Yaya d’écrire à son autre homme de mains, Kodjo Adedze une lettre dont le contenu dit :

1- Depuis 2012, le paiement des traders et non des marketers comme l’écrit Yaya dans son courrier) est assuré par le Trésor Public pour le compte du CSFPPP.

2- Pour couvrir ces paiements, le CSFPPP envoie de l’argent mais cet argent ne suffit pas à payer le trader.

3- A l’avenir, il convient de venir déposer l’argent des marketers directement au Trésor Public sur le compte « TRESORERIE GENERALE DE L’ETAT ».

Pourquoi, le Ministre YAYA ne demande pas à son collègue de faire en sorte que les virements qu’on lui adresse couvrent les paiements ? Pourquoi demande-t-il que l’argent des marketers, opérateurs privés, soit déposé sur le compte du Trésor Public ?

Si on suit le raisonnement du ministre des Finances, les importateurs de riz qui importent le riz pour le compte du Togo, devraient aller déposer leur argent au Trésor Public.

Dieu seul sait quelle réponse le Ministre ADEDZE a apporté à cette demande incongrue.

EPISODE 2 : CREATION DE LA SOCIETE STIP

Le 30 avril 2020, les Daltons créent la Société Togolaise d’Intermédiation Pétrolière (STIP) en utilisant 2 messieurs ADANBOUNOU KOVI, maire de la commune d’AGOUE 1 et Elom Kwami AZIADEKEY, directeur financier de l’ARMP.

L’objet de la société :

La société a pour objet au Togo et partout ailleurs :

- la négociation, la médiation, la résolution des conflits dans le domaine des activités de Pétrole, dans les sociétés et entreprises exerçant secteur dans le secteur de pétrole.

- toutes prestations de consultants de conseils et de services auprès des sociétés pétrolières ou dans les secteurs d’activités pétrolières ;

- toutes prestations de conseils, d’accompagnement auprès de toutes sociétés ou entreprises dans le secteur pétrolier ;

- l’exercice, la gestion et le développement de toutes activités dans le domaine de la médiation sous toutes ses formes dans le secteur pétrolier ;

Et généralement, toutes opérations industrielles, commerciales, mobilières ou immobilières, financières ou autres, se rattachant directement ou indirectement, en totalité ou en partie, à l’objet social ou à tout autre objet similaire ou connexe, pouvant en faciliter l’exploitation et le développement commercial.

Au vu de cet objet, la question qu’on peut raisonnablement se poser sans forcément voir le diable partout : ces gens sont-ils des professionnels du pétrole ?

La réponse est NON. Nous sous sommes renseignés auprès d’acteurs du secteur pétrolier et personne ne connait ces gens.

La 2ème question est donc : pourquoi créent-ils donc une telle société ?

La réponse est pour apporter une solution à un problème qu’ils ont préalablement eux-mêmes créés, murmure-t-on.

La période février et mars 2020 correspond à celle des élections présidentielles. Une période au cours de laquelle les alliés des Daltons, notamment la STSL a organisé une pénurie fictive de produits pétroliers selon nos informations. Elle a commencé par acheter des produits pétroliers à TPC puis les a planqués à la STE. Elle a commencé à crier sur tous les toits que le pays était en rupture et que c’était la faute de TPC et du trader Vitol.

Dans quel but tout ça ? Celui de pousser le politique à conclure que les ADJAKLY et TPC sont des incompétents et qu’il faut les remplacer. Par qui ? STIP bien sûr.
Cela a raté. Les pénuries ont été jugulées.

Errare humanum est perseverare diabolicum.

EPISODE 3 : LE DEPART DE FRANCIS ADJAKLY ET LA TENTIVE DE BRAQUAGE DE LA DILIGENCE

Le 08 mai 2020, Francis Sossah ADJAKLY obtient son départ à la retraite et est remplacé par KONDO COMLAN O. Il est nommé le même jour Conseiller du Ministre du commerce, en charge des affaires pétrolières.

Ce même jour, les Daltons via le Ministre ADEDZE envoie un premier courrier mensonger aux banques (étape 2).

Ce courrier dit :
« Monsieur le Directeur Général,
J’ai l’honneur de vous informer que le département dont j’ai la charge connait actuellement une restructuration qui touche également le secteur pétrolier. »
Ceci est le premier mensonge : le 08 mai, il n’y a aucun problème. L’affaire dite pétrolegate ne va naître qu’un mois plus tard, le 09 juin 2020.

« En effet, il convient de rappeler que, la hausse généralisée des cours des biens de 1ère nécessité qui avait caractérisé les années 2007 et 2008 n’avait pas épargné les produits pétroliers dont le baril avait atteint pratiquement 167 US dollars. Dans cette situation où le coût de la vie était devenu très élevé, le Gouvernement, conscient du pouvoir d’achat des togolais et soucieux du bien-être de tous, était réticent à une hausse du prix à la pompe du carburant. Cette situation a créé d’importants manques à gagner aux acteurs du secteur pétrolier national qui n’étaient plus en mesure d’assurer les importations ».

Ceci est une vérité.

« C’est dans ce contexte que le Gouvernement a décidé de prendre en charge, à la fin de l’année 2010, l’importation des produits pétroliers et la mise en place du mécanisme d’ajustement automatique des prix à la pompe des produits pétroliers par le décret N° 2010/146/PR du 26 novembre 2010.

Ceci est le 2ième mensonge : la mise en place du décret 2010/146/PR du 26 novembre 2010 n’a rien à voir avec l’importation. Ce décret parle uniquement de la régulation du secteur pétrolier et en aucun cas de l’importation qui elle avait commencé en septembre 2008.

Et pourquoi selon vous ? Tout simplement parce que l’État ne mettait pas d’argent pour importer.

Pour la mise en œuvre de cette décision, une société privée dénommée MH a été créée, dans un premier temps, pour s’occuper de la collecte des fonds de cessions des produits pétroliers aux marqueters et du transfert de ces fonds au Trésor public en vue du règlement des traders.

Ceci est le 3ième mensonge du ministre : MH n’a été créée qu’en 2016 et pas en 2010.

Cette première société sera relayée, plus tard, par la société TOGO PHENIX CORPORATION.

Or, l’activité d’approvisionnement national en produits pétroliers étant désormais du ressort de la commande publique, il s’en suit que tous les comptes ouverts pour le fonctionnement du système requièrent la signature du Ministre chargé du commerce, quelles que soient la forme et la nature de leurs titulaires.

Ceci est le 4ième mensonge du Ministre mais elle constitue la pointe de l’attaque des Daltons (voir étape 1).

Le Ministre parle ici de commande publique sans jamais s’être posé la question des moyens financiers mise à la disposition par l’État pour cette commande publique. Si le Ministre est sûr de ses affirmations, pourquoi ne crée-t-il pas une société nationale comme tous nos voisins : SONHABY au Burkina, SONACP au Bénin, SIR en RCI, SAR au Sénégal etc…

« Par conséquent, je vous demande de me communiquer, dans vos meilleurs délais, les références et la situation de tous les comptes ouverts dans vos livres à cet effet ainsi que leurs signataires. En outre, en attendant la fin des réformes, tout mouvement sur lesdits comptes ne peut être autorisé qu’avec la cosignature du Ministre chargé du commerce. Veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général, l’assurance de ma considération distinguée.

Point n’est besoin de commentaires superflus.

A cette requête du missi dominici des Daltons, les banques ont répondu :
« Objet : Votre courrier N° 0690. MCIDSPPCL/CAB du 08/05/2020
Son Excellence Monsieur le Ministre,

Nous accusons réception de votre courrier cité en objet et vous remercions de l’intérêt porté à notre institution.

Nous nous félicitons des mesures prises par le Gouvernement pour permettre à la population togolaise d’avoir accès à des produits pétroliers à un coût raisonnable.
Nous voudrions attirer votre aimable attention sur le fait qu’en dehors de toute décision judiciaire, nous ne pourrions directement vous communiquer les informations requises dans votre courrier sur des sociétés de droit privé, sans violer la réglementation bancaire en vigueur et engager la responsabilité de notre institution.

Ces informations pourraient également être communiquées sur ordre donné à la banque par les organes habilités des sociétés MH et TOGO PHENIX CORPORATION.
Nous vous remercions de votre compréhension et restons à votre entière disposition.
Veuillez agréer, son Excellence Monsieur le Ministre, l’assurance de notre parfaite considération. »

Errare humanum est perseverare diabolicum.

EPISODE 4 : L’AFFAIRE PETROLEGATE

Le 09 mai 2020, 1 mois 1 jour après le début de l’épisode 3, le Journal l’Alternative sort en une du numéro 879 : « FABRICE ADJAKLY COMPLICE DE VITOL DISPARAIT AVEC PLUSIEURS MILLIARDS »

Nous ne reviendrons pas sur cet article tellement il a été commenté mais on peut retenir les allégations diffamatoires suivantes :

- « Fabrice Adjakly complice de Vitol disparaît avec plusieurs milliards »,

- « Une mafia s’est installée à la tête de juteux secteurs et engrange des milliards de profits sur le dos du contribuable »

- « Comment la famille Adjakly et fils a réussi à faire main basse sur le secteur pétrolier togolais pendant des années avec à la clé le détournement de plusieurs milliards de francs CFA ? »

- « la grande mafia qui s’est installée au sous-sol du ministère du commerce, de l’Industrie, du Développement du Secteur privé et de la Promotion de la consommation locale, brassant depuis des années des dizaines de milliards déposé sur des comptes à l’extérieur. »

- « fait venir au Togo 4 membres de sa belle-famille (sa femme est française) en tant qu’employés »

- « C’est lui qui prépare les appels d’offres, fixe surtout les dates (nous reviendrons sur l’importance des dates), prépare les factures et intervient pour les payements »

- « le Trader Suisse VITOL qui remporte depuis 2016 tous les appels d’offres bénéficie du soutien discret de Fabrice ADJAKLY »

- « En d’autres termes, le numéro 2 du CSFPP [Fabrice ADJAKLY] qui élabore les appels d’offres, fixe les dates de livraisons, délivre les factures, est un agent double, c’est-à-dire qu’il est au service d’un soumissionnaire [VITOL] »

- « Une fois les marchés attribués, les membres du comité (CSFPP), avec en tête le représentant du gouvernement, le ministre PRE Symfeitcheou se retrouvent à l’hôtel Sarakawa pour faire non seulement la fête, mais aussi prendre les commissions mises discrètement à leur disposition par VITOL via Fabrice Affatsawo Adjakly »

- « le système de détournement qu’il a réussi à mettre en place »

- « Le trader Fabrice Adjakly maitrise mieux que quiconque le système de fluctuation et c’est par rapport à cela qu’il fixe dans l’appel d’offre les dates. Alors lorsque son partenaire non officiel VITOL gagne un appel d’offre pour un coût de 100 dollars le baril de pétrole et qu’entre-temps le coût chute à 80 dollars voire moins, le comité ne rappelle plus VITOL rediscuter sur les nouveaux prix. Pour faire simple, lorsque VITOL gagne un appel d’offre avec un coût du pétrole à 100 dollars le baril et qu’entre-temps le baril chute à 80 dollars, le Trésor togolais lui paye les 100 dollars par baril alors que le trader suisse achète le baril à 80 dollars. Vitol fait alors un bénéfice de 20 dollars sur le dos de l’Etat togolais. 20 dollars multiplié par 30 millions de litre, cela fait une sacrée fortune et rappelons que les 30 millions de dollars, ce n’est que pour le trimestre, puisqu’en tout l’Etat commande 120 millions de litres par an. Ce différentiel obtenu par VITOL sur la chute des prix à l’international est partagé par le trader suisse et son associé togolais, c’est -à- dire Fabrice Adjakly, puisque c’est lui le cerveau du système, celui qui fait en sorte qu’en fixant les dates son associé suisse puisse bénéficier de la chute des prix. »

- Dans l’autre sens, après avoir gagné un marché d’un coût de 100 dollars et que le prix du pétrole à l’international connaît une hausse, disons jusqu’à 120 dollars le baril VITOL et son associé Fabrice Adjakly font tout pour traîner l’achat et la livraison, le temps que les prix connaissent une chute. C’est cette rétention délibérée de la commande qui provoque généralement sur le territoire les tensions de rupture dans le système d’approvisionnement des stations-services, obligeant parfois l’Etat à faire des achats spot c’est-à-dire des achats d’urgence pour résoudre le problème en attendant. »

- « système de détournement mis en place par Fabrice Affatsawo Adjakly (…) qui a permis aux auteurs d’engranger plusieurs milliards de francs CFA. »

- « La belle famille de Fabrice Adjakly, au moins 4 personnes étaient des employés de Management hydrocarbure avec des salaires mirobolants et des avantages à couper le souffle (chaque membre bénéficiait de 2 billets d’avion par mois Lomé—Paris classe affaire). »

- « Le différentiel du prix du pétrole qu’il permettait à son associé VITOL gagner sur le plan international était partagé. »
- « la société VITOL et son agent Fabrice Adjakly ont détourné entre 400 et 500 milliards de francs CFA en mode offshore sur les commandes de l’Etat togolais depuis plusieurs années »

Nous nous arrêterons ici mais nous faisons remarquer que cet article entre dans la ligne droite du plan adapté des Daltons car on comprend bien qu’ils sont obligés de s’adapter vu que la fin de l’épisode 3 n’était pas en leur faveur.

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