©linformateur.net – 07 mai 2020 – 10h12 (Lomé)

Quatre jours après la prestation de serment marquant le début d’un nouveau quinquennat pour Faure Gnassingbé, les Togolais ont désormais les yeux rivés sur la future équipe gouvernementale. Mais avant cela, selon qu’il est de tradition, l’actuel premier ministre doit présenter sa démission et celle de tout son gouvernement, ainsi pourra s’ouvrir le jeu de nom pour trouver un remplaçant à Komi Selom Klassou. Qui pourra faire l’affaire et quel devra être son profil ?

Au Togo, le premier ministre n’a pas de véritable pouvoir. Il n’est que « le premier des ministres » du président de la République, pour reprendre les termes de Nicolas Sarkozy. Il n’est pas de principe que le premier ministre fasse de l’ombre au chef de l’État comme on le voit dans certains pays. En cela, Komi Selom Klassou a bien su jouer le jeu. Celui qui est rentré dans l’histoire comme le premier ministre qui a le plus durée au Togo, il termine tout le troisième mandat avec Faure Gnassingbé, a toujours su rester à sa place ne cherchant pas trop à s’affirmer comme l’a pu faire de son temps un certain Gilbert Fossoun Houngbo. Cet excès de discrétion a toujours été pointé par les contempteurs de Komi Klassou qui pensent qu’il a manqué de personnalité, mais cela est aussi sans doute l’atout qui lui a permis de rester aux affaires de 2015 à 2020. Une reconduction est-elle envisageable ?

Revoir Komi Selom Klassou aux affaires à nouveau en tant que premier ministre est une hypothèse inenvisageable pour nombre de personnes. Elles en veulent pour preuve l’absence de jurisprudence en la matière. Il n’existe pas de premier ministre qui ait fait plus d’un mandat avec son président que ce soit en France, sont plusieurs pays africains ont copié le modèle politique, ou en Afrique. Ainsi, reconduire Selom Klassou à son poste ne serait pas à l’ordre du jour au palais présidentiel. Mais il il y a tout de même un inconnu de taille c’est que le président de la République Togolaise est un homme imprévisible et de surprises. Il peut tout à fait reconduire M. Klassou.

La situation sanitaire plaiderait en faveur de cette piste. Le contexte de la pandémie du Coronavirus a mis sur le pied de guerre sanitaire le premier ministre qui a été à la manette depuis le début. Le remplacer en si bon chemin donnerait un coup à l’élan amorcé. Mais s’il ne tenait qu’à ça, les chances de Klassou de revenir aux affaires semblent minces. Alors qui pour le remplacer ?

Au Togo il y a une tradition qui veut que le chef du gouvernement soit issu de la partie sud du pays. Il s’agit de créer un semblant d’équilibre dans l’exécutif dont la tête est détenue par un homme du « nord ». Par respect pour ce principe, beaucoup pensent que le prochain premier ministre sera un Homme du « sud ». Mais il est plutôt difficile de faire émerger un nom. Seul son profil fait l’unanimité.

Le futur premier doit être un Homme de terrain dit-on, d’autan que le nouveau mandat est celui « de tous les défis » selon Malick Natchaba du Mouvement des Jeunes d’Unir.

Un premier ministre d’action signifie un premier ministre qui sait se retrousser les manches. Il doit pouvoir quitter le confort feutré de ses bureaux et sortir de la tradition d’ouverture et clôture d’ateliers. Ce soit être une personnalité qui maîtrise le programme d’action du président de la République. Cela exclut les technocrates venus des grandes institutions onusiennes qui n’ont d’efficacité que leurs diplômes mais doivent prendre beaucoup de temps pour maîtriser les nouvelles réalités du terrain. Mais il ne faut aussi et surtout pas qu’il soit un pure politique.

Bref le numéro un Togolais va devoir jouer à l’équilibriste pour sortir de son chapeau un PM qui rassure les populations. Élu à plus de 70% des suffrages traduisant non seulement une confiance massive mais aussi d’enormes attentes, il lui faut un chef du gouvernement qui ne déçoive pas les attentes.

Samuel Gnanhoui

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