Togo – Elections régionales : dans les conditions actuelles, l’opposition n’y verra rien
©liinformateur.net – 14 décembre 2020 – 17h27 (Lomé) – Le Togo se prépare à faire de nouvelles élections en 2021. Il s’agira des élections régionales, les premières dans l’histoire du pays et qui viendront parachever le processus de décentralisation amorcé depuis quelques années déjà. Une rencontre s’est tenue à l’initiative du ministère de l’administration territoriale, avec les partis politiques majeurs de la scène politique togolaise ; elle a porté sur l’organisation pratique des régionales. L’opposition traditionnelle y a pris part, mais toutes les analyses indiquent qu’elle n’a aucune chance d’exister dans ce type de scrutin.

« Nous vous avons conviés à cette rencontre d’échange en vue de recueillir vos différentes préoccupations et suggestions pour une organisation réussie de ces élections régionales dans un contexte sanitaire incertain » , c’est en ces termes que le ministre Payadowa Boukpessi a planté le décor de la rencontre qui réunissait les différents partis politiques qui ont participé au moins une fois à l’une des trois élections organisées par le Togo. A l’issue de la rencontre, on sait juste que la volonté du gouvernement d’organiser cette élection en vue de parachever le processus de la décentralisation est intacte.

En décidant de participer à la rencontre, les 26 partis politiques présents adhèrent donc à ce scrutin. A l’ANC par exemple, on faisait bien comprendre depuis quelques temps que le boycott n’était plus à l’ordre du jour. Seulement voilà, on pourrait bien se demander si l’opposition à les atouts pour remporter une élection comme les régionales. La réponse est plus dans le sens de la négative.

Les élections régionales sont un scrutin majeur qui appelle à beaucoup de moyens aussi bien humains que financiers. Sur ces deux plans, l’opposition n’est pas bien logée.

La plupart des partis politiques ont mis leurs poids lourds à contribution dans les élections municipales de 2019, or le cumul des postes n’étant pas possible, ces personnes ne peuvent pas faire acte de candidature aux régionales. Du coup, contrairement au pouvoir qui a de nombreux cadres en réserve pour des rendez-vous du genre, l’opposition n’aura que de seconds couteaux à déployer comme candidats, ce qui pourrait lui être préjudiciable.

Sur le plan financier, difficile pour l’opposition de tenir devant la machine du pouvoir. Chacun a été témoin des difficultés de l’opposition lors de la présidentielle de février en raison du manque de moyens financiers, pour une élection qui va couvrir une région, sans moyens financiers, il est peu certain que ces partis tirent leur épingle du jeu.

Autre raison qui ne milite pas en faveur d’une victoire de l’opposition, elle est sortie de la présidentielle de février 2020, plus divisée que jamais. Depuis la tenue du scrutin, c’est par des invectives et des attaques par médias et réseaux sociaux interposés que certains partis politiques de l’opposition se règlent les comptes. Ce spectacle désolant creuse davantage un capital confiance déjà bien ténue entre l’opposition et la population. Dans ces conditions, la sanction est immédiate lors des élections.

Au regard de toute ces conditions, il est fort à parier que les prochaines élections régionales ne soient qu’une balade de santé pour l’opposition. En 2019 lors des régionales, Unir (le parti au pouvoir) raflait la part du lion an obtenant plus de 75% des élus. Son score risque d’aller au-delà de ces chiffres aux régionales, ce qui fait dire à certains que le parti unique reprend ses droits de manière subreptice.

GSK

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