©liinformateur.net – 12 septembre 2020, 09h22 (Lomé) – Quel avenir pour le PND (Plan National de Développement) ? C’est la question capitale qui se pose dans le contexte actuelle marqué par un récession économique générale. Avec la survenance de la pandémie du coronavirus, même si l’Afrique a évité le scénario dramatique prédit, elle n’échappera pas au pire sur le plan économique. Les effets se font déjà ressentir dans un pays comme le Togo. Le taux de croissance a été drastiquement revu à la baisse, l’incidence sur le PND serait donc palpable ; d’où la nécessité pour le gouvernement d’éclairer l’opinion sur l’avenir de ce plan.

Censé s’exécuter sur la période 2018-2022, le PND recevra certainement un coup dur avec la survenance du coronavirus. Ce référentiel national en matière de projection a été conçu avec des scénarii plutôt optimistes. Les concepteurs du PND ont tablé sur des taux de croissance de l’ordre de 5 à 7% dans le meilleur des cas. Ils se sont basés sur la progression positive de la croissance ces dernières années, sauf qu’aucun n’a envisagé un choc aussi lourd qu’une pandémie planétaire.

Dans les scénarii du PND, l’option pessimiste n’a presque pas été envisagée. Le plan s’est voulu trop optimiste et reposait en grande partie (65%) sur l’apport du secteur privé. Malheureusement les évènements en décident autrement. 2020 a apporté un choc exogène inédit, le covid-19 a paralysé toute l’économie mondiale, faisant revoir à la baisse toutes les prévisions. Le Togo par exemple a dû baisser ses projections de croissance de plus de 5% à 1%. On s’imagine du coup que le PND en prendra un énorme coup.

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L’économiste togolais Kako Nubukpo déclarait il y a quelques jours qu’il « faudra repenser le PND ». Les questions à auxquelles les autorités doivent pouvoir répondre à présent sont simples : quelles sont les options de relance avec une croissance à 1% ? Que devient le PND ?

Dans la plupart des pays occidentaux, les gouvernants proposent déjà des plans de sortie de crise ; en Afrique comme au Togo, aucun plan n’a encore été présenté aux populations. Comment compte faire le gouvernement togolais pour relancer la croissance ? S’il faudra réorienter les ressources, quels seront les secteurs prioritaires désormais ? Y aura-t-il une augmentation des impôts plus tard ? Le gouvernement compte-t-il revoir à la baisse le train de vie exorbitant de l’État pour dégager des économies ? Et surtout, l’horizon 2022 pour la réalisation du PND peut-il encore être tenu ?

Voilà les questions sur lesquelles le gouvernement est attendu et doit impérativement éclairer les populations. On ne peut pas avoir fait campagne pour le PND depuis 2018 en le présentant aux populations comme la panacée pour sortir le Togo de la pauvreté, pour se retrouver avec un scénario des plus pessimistes et être incapable de présenter un plan de relance. Le gouvernement est attendu d’autan que le secteur privé sur lequel repose en grande partie la réussite du PND, risque de ne plus être au rendez-vous. Toutes les entreprises et structures ont été affectées à tous les niveaux, ce n’est donc plus très évident que les privés du Togo ou de l’extérieur répondent aux attentes dans les délais espérés.

GSK