Torture au Togo : le CACIT reste toujours inquiet de la situation

©liinformateur.net – 26 juin 2020 – 20h48 (Lomé)

La torture semble toujours être de mise au Togo malgré quelques évolutions enregistrées, c’est le triste constat que dresse le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT), à l’occasion de la journée mondiale pour le soutien aux victimes de la torture.

Le 26 juin de chaque année marque la journée mondiale pour le soutien aux victimes de la torture dans le monde. À l’occasion de cette commémoration, le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo a convié la presse pour faire le point sur la situation de la torture au Togo. À en croire le président du CACIT, Me Claude Amegan, la situation est loin d’être rose au Togo. Malgré les nombreuses recommandations formulées lors de différentes rencontres internationales, le pays est encore bien loin d’en avoir fini avec la torture. Pour ne rien arranger, la survenance de la pandémie à coronavirus a révélé un tableau plutôt sombre.

« Depuis l’arrivée de cette pandémie, nous avons eu à dénoncer encore des barbaries, des tueries dans notre pays et au jour d’aujourd’hui vous n’êtes pas sans savoir que les conditions ne sont toujours pas réunies pour le respect des droits de l’homme lorsqu’il s’agit d’une procédure en manière pénale. Ce qui nous amène à dire que malgré les dénonciations, malgré le semblant d’effort du gouvernement, il y a encore beaucoup de choses à faire en matière de lutte contre la torture au Togo« , a déclaré Me Claude Amegan, président du CACIT.

Les mesures d’État d’urgence et de couvre-feu prises pour limiter la propagation du coronavirus ont révélé plutôt des situations de brimades et de bavures policières sur des civils, occasionnant parfois la mort. En matière de justice, des accusés continuent de ne pas bénéficier des garanties élémentaires de respect de leur droit ; les milieux carcéraux restent surpeuplés… Le décor que présente le Togo est mitigé avec quelques évolutions. Il reste encore beaucoup de chemin à faire aux yeux du CACIT.

« Nous reconnaissons que des efforts sont faits, mais ces efforts ne sont pas encore assez remarquables pour que nous puissions dire que la torture n’existe plus au Togo.« , poursuit Me Amegan.

Très concrètement le CACIT attend de l’État des signaux forts en matière de respect des droits de l’homme en général et de l’éradication de la torture en particulier.

« Concrètement nous nous pensons, en tant que défenseurs des droits de l’homme, qu’il est nécessaire de mettre en œuvre un nouveau code de procédure civile qui précise les conditions d’arrestation, qui précise les conditions de détention, qui insiste sur les conditions dans lesquelles les personnes qui sont arrêtées peuvent être écoutées, assistées d’un avocat, assistées de leur médecin et si possible avoir toutes les garanties pour que ces personnes puissent être écoutées dans de bonnes conditions sans violations de leurs droits« .

Un autre signal qui serait positif de la part des gouvernants serait par exemple la mise en application d’une des recommandations fortes de la dernière convention contre la torture, c’est-à-dire la fermeture de la prison civile de Lomé et la reconstruction d’une nouvelle aux normes et standards requis.

Samuel Gnanhoui

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