Vaccin contre le covid-19 : et l’Afrique ?
©liinformateur.net – 03 décembre 2020 – 17h00 (Lomé) – Après la bataille autour des masques suivie de celle des tests, voici venue la bataille des vaccins. Plusieurs laboratoires ont annoncé des essais cliniques réussis avec des pourcentages variant entre 70 et 95%. Moderna, Pfizer/BioNTech, AstraZénéca… pour ne citer que ces laboratoires-là, tous ont déclaré avoir produit des vaccins qui ont passé les divers étapes et pourraient être mis sur les marchés dans les prochaines semaines voire prochains jours. L’Europe, les Etats-Unis, la Russie, la Chine annoncent des campagnes de vaccinations de leurs populations avec des calendriers différents. Pour l’heure, l’Afrique semble être en marge de cette bataille du vaccin contre le covid-19.

En Angleterre, la campagne de vaccination pourrait débuter dès la semaine prochaine après que Londres ait donné son veut vert au vaccin produit par le duo Pfizer/BioNTech. 40 millions de doses de vaccins ont été commandés par le gouvernement britannique. Une campagne de vaccination est en cours en Chine de même qu’en Russie et l’Europe est aussi en train d’étudier une autorisation à un des nombreux candidats vaccins.

Si cette course au vaccin se justifie dans ces pays en raison de l’ampleur des contaminations au covid-19, le cas de l’Afrique est loin d’être pris en compte. Certes, des voix timides se lèvent pour demander un accès universel au vaccin, mais les conditions de conservation annoncées pour certains de ces vaccins excluent d’office l’Afrique de la liste.

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Les vaccins de Pfizer/BioNTech doivent par exemple être conservés à des températures de -70° alors que ceux de Moderna requièrent des températures de -20°. Si ces conditions de conservations représentent déjà un casse-tête pour l’Europe elle-même, elles sont davantage plus compliquées pour l’Afrique.

Il est quasiment certain que ces conditions extrêmes de conservation exclut l’Afrique de la course au vaccin. Aucun pays du continent ne dispose de tels moyens de conservation pour espérer acquérir les vaccins. Un second obstacle à l’Afrique, les coûts de ces vaccins.

Le vaccin développé par Pfizer/BioNTech devrait coûter au moins 39 dollars soit près de 22.000 francs CFA la dose, or il faut 2 doses par personne pour une efficacité. Même s’il existe des vaccins beaucoup moins chers comme celui de l’anglais AstraZeneca qui va coûter 4 dollars soit 2.000 francs CFA, ce laboratoire utilise des méthodes immunologiques plus courantes pour des vaccins et donc potentiellement moins efficaces que ceux de Pfizer/BioNTech.

A ces coûts, chaque pays africains devraient débourser des dizaines de millions d’euros pour commander des vaccins, ce qui n’est pas forcément évident. Jusqu’à présent, aucun pays du continent ne s’est encore prononcé pour l’un ou l’autre des vaccins malgré que le coronavirus y fasse des ravages même si elles sont bien moindres en comparaison à celles des autres continents. Aucun des 54 pays d’Afrique n’a encore passé commande d’un quelconque vaccin.

L’Afrique compte moins de 50.000 morts pour un peu plus de 2 millions de cas de coronavirus annoncés. Un grande partie des personnes infectées sont déjà déclarées guéries, mais il n’en demeure pas moins que le continent devrait également disposer du vaccin pour protéger la population.

GSK

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