Sextape : de la nécessité d’éviter de traumatiser les élèves arrêtés
©liinformateur.net – 16 juillet 2020 – 18h37 (Lomé)
Selon les informations, une quarantaine d’élèves de plusieurs établissements de Lomé ont été arrêtés en lien avec l’affaire de sextape qui a secoué l’opinion il y a quelques jours. Ces élèves ont passé toute la journée de jeudi à répondre aux questions des enquêteurs du SCRIC. L’État s’était engagé à faire toute la lumière sur cette affaire et punir les coupables, mais il faut éviter de traumatiser ces élèves dont la vie a été suffisamment sur la sellette.
S’il est de notoriété publique que la folie est attachée à la jeunesse, ces adolescents ont visiblement poussé le curseurs un peu trop loin en se livrant à des actes pornographiques en milieu scolaire. Tout aurait pu passer inaperçu s’ils n’avaient eu la diabolique idée de se faire filmer en commettant ces actes. À l’ère du numérique et de la circulation rapide de l’information, ces genres d’erreurs de payent cash. Ils n’y ont pas échappé, le lynchage médiatique a été automatique et l’indignation à la hauteur de l’acte. Ont-ils pris conscience de leurs bévues ? Visiblement oui, puisque certains ont présenté des excuses publiques pour ces faits. Sauf que la justice ne s’accomode pas d’excuses et la machine est enclenchée pour que lumière soit faite sur l’affaire.
L’acte est ignoble et à tout point de vue condamnable ; mais il faut éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain. Ces élèves souffrent déjà le martyr de s’être vus ainsi exposer à la face du monde. Ces vidéos les poursuivront toute leur vie durant. En de pareilles circonstances, il y a nécessité de ne pas rajouter de la terreur à la honte qui est leur lot désormais. Il s’agit d’élèves en classes d’examen qui pour la plupart débuteront leurs examens dans les prochains jours. Ils ont donc besoin de calme et de sérénité pour retrouver leurs esprits et pouvoir sereinement affronter les périodes d’examen caractérisées par une forte pression.
Cette journée passée aux mains des enquêteurs sera sans doute l’une des expériences les plus inoubliables de leur vie. Mais l’exercice ne doit pas consister à vouloir les démolir physiquement et psychologiquement. Ils devront ressortir de ce cadre avec la conscience que l’acte posé est mal et l’envie de recommencer doit avoir disparu d’eux. Ces élèves ont plus besoin de psychologues que de privation de liberté.
In fine, le but doit être de les améliorer et de leur faire passer l’envie de recommencer. En cela, la justice se doit d’être clémente en considérant leur immaturité et insouciance.
Samuel Gnanhoui